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 Are you kidding me? [PV Adam]

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Nina M. Sanchez
Nina M. Sanchez


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MessageSujet: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyLun 25 Juin - 13:53

C’était la pause de midi à l’université, et j’avais envie d’en profiter pour aller prendre le soleil sur les vastes pelouses du campus. J’avais bien besoin d’une bonne heure de vide après tous ces cours, surtout parce que j’avais un mal fou à me concentrer. J’avais l’air d’une adolescente en disant ça, mais c’était bel et bien parce que je pensais à Adam que mon esprit était ailleurs. Cela faisait déjà deux semaines qu’Adam et moi avions vécu quelque chose de plutôt… intense. J’avais consommé de la drogue, ce qui avait fait que je m’étais découvert une attirance pour lui. Franchement sur le moment je n’avais rien compris à ce que je faisais, même si j’avais été consciente du fait que je lui avais presque sauté dessus.

La drogue agissait comme ça avec moi, elle inhibait toutes mes craintes. Par contre, je n’avais jamais agi de cette manière-là auparavant. Même droguée je ne cherchais jamais le contact physique, sûrement parce qu’au fond de moi j’étais toujours un peu choquée de ce qui m’était arrivé durant mes premières semaines à Barcelone. C’était pour ça que je n’arrêtais pas de penser à ce que j’avais fait avec Adam. Cela ne me ressemblait pas, et pourtant je ne regrettais pas une seule seconde d’avoir vécu ça. Au contraire, parfois j’y pensais sans arrêt, à un tel point que je n’avais plus que ça en tête. J’avais l’impression de devenir folle. Et pourtant depuis deux semaines, je n’avais pas cherché à le revoir.

Pour moi ce moment que nous avions passé ensemble n’allait rien changer à notre relation, mais ce n’était pas pour autant que j’avais à tout prix cherché à le revoir et à lui en reparler. Je savais que si je le croisais, je parviendrais à être normale. C’était quand j’étais seule que je me battais avec mes pensées, essayant de comprendre ce qui était en train de m’arriver. C’était un vrai casse-tête. Tout ce que je savais c’était que cette expérience m’avait marquée, dans le sens positif du terme. Et à vrai dire, si elle venait à se renouveler, j’en serais la première à être ravie. On pouvait dire qu’il m’avait laissé un souvenir inoubliable, au point de hanter mes pensées à longueur de journée.

Je marchais dans les couloirs de l’université, me dirigeant vers l’intérieur du campus. Il y avait une grande pelouse entre les bâtiments, et je savais que je pourrais y retrouver un endroit calme pour essayer de faire le vide dans mon esprit, qui devenait beaucoup trop rempli à mon goût. Je sortis enfin des couloirs, et je me dirigeai vers un arbre au pied duquel j’avais l’habitude de m’asseoir. Seulement avant que je ne puisse y arriver, une voix familière m’attira. Je tournai la tête, et posai mon regard sur Adam. Mais c’est pas vrai, qu’est-ce qu’il fout là ! Juste le jour où j’avais besoin de prendre du recul et d’arrêter de penser à lui, il fallait qu’il se montre ! Je me concentrai un peu plus sur lui et sur le jeune homme à qui il était en train de parler.

Je distinguai très nettement un geste d’Adam, qui tendait quelque chose au jeune homme. Certes c’était un geste discret, que personne n’allait sans doute repérer. Mais moi, en tant que droguée, je savais comment ça fonctionnait. Il venait de vendre de la drogue à un étudiant. Alors ça, franchement il cherchait vraiment les ennuis ! Et après il venait se plaindre que je lui faisais la morale. Ben en même temps en venant dealer sous mon nez, il ne fallait pas s’attendre à mieux. Comme à chaque fois que j’étais énervée, je ne pris pas le temps de réfléchir et me dirigeai vers lui d’un pas décidé lorsque l’acheteur fut parti. Je l’avais senti à la minute où je l’avais vu : On allait encore s’engueuler.

- Tu joues à quoi ?

Je savais qu’il allait encore me détester, et se dire que j’étais la pire emmerdeuse qu’il avait jamais vue. Mais nom de Dieu, il ne comprenait pas qu’un jour il finirait en prison avec ses conneries. Certes, depuis la dernière fois, j’avais compris que je n’avais pas de remarque à lui faire sur la consommation de drogues. Cependant la dernière chose que je voulais c’était qu’il se fasse arrêter. Et en poussant le vice jusqu’à venir réapprovisionner des drogués en plein milieu de l’université, il fallait vraiment chercher les ennuis. Oui, il s’était mis à l’abri dans un coin, et il avait été discret. Mais ce n’était pas pour ça qu’il devait penser qu’il ne se ferait jamais prendre.

J’avais beau lui en vouloir, mes traits étaient moins tendus que depuis la dernière fois. Quand je le regardais, mon visage s’adoucissait un peu. Mais n’importe quoi Nina ! Je secouai légèrement la tête. Il fallait que je reste concentrée et que je lui dise d’aller vendre ses petites pilules ailleurs que dans mon université. Sinon moi aussi j’allais finir par avoir des ennuis.
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Adam R. Suarez
Adam R. Suarez


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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyVen 29 Juin - 20:20

Ce matin, quand je m’étais levé, j’avais une gueule de bois d’enfer. J’avais passé la nuit en boite et je ne me souvenais pas de grand-chose… C’était triste quand ça arrivait parce que j’aimais bien me souvenir, mais ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait. J’avais déjà eu des trous de mémoire, mais bon, heureusement que ça ne m’arrivait pas tout le temps. La première chose que j’avais avalé, c’était un cachet d’aspirine. Ca allait mettre du temps avant de passer. D’habitude, ça faisait passer mes maux de crâne assez rapidement, mais là, j’avais vraiment l’impression que j’en avais pour la journée. Et quand j’avais cette impression, je pouvais être sur que c’était ainsi que ça allait se passer. Jusqu’à présent, il n’y avait eu aucune exception. Donc je savais tout de même de quoi je parlais.

Je pris quand même le temps d’appeler mon patron, au garage, afin de lui dire que j’étais désolé de ne pas être venu bosser. Je me fis un peu sermonné. Ouais, ouais, je connaissais déjà le refrain, mais je le laissais le finir. C’était la deuxième fois que ça m’arrivait. La première fois c’était parce que ma mère me tenait la jambe pour que je reste avec elle. J’avais eu le doit à ses pleurnicheries pendant toute une journée si bien que j’avais cru devenir fou. L’avantage, quand elle picolait, c’était qu’au moins, elle ne disait rien ! C’était peut-être dégueulasse ce que j’étais entrain de dire, mais là… bah c’était la stricte vérité. Enfin bon, une fois le sermon passé, je raccrochais et me dirigeais prendre une bonne douche. J’en avais besoin et j’espérais que mon mal de crâne allait quand même passer un petit peu.

Je restais un certain moment sous la douche, les yeux fermés essayant d’éviter de penser à mon mal de tête qui ne passait pas vraiment. Enfin, c’était beau d’espérer que ça s’atténuerait, mais rien. Ce n’était pas étonnant. J’allais devoir ravaler un cachet dans quatre heures, c’était sur et certain. Mais pour l’instant, j’avais d’autres trucs à faire. J’avais eu un nouvel arrivage qu’il fallait que je vende dans les deux semaines à venir. J’étais entrain de devenir moi-même un fournisseur. J’avais encore un peu de chemin à faire, mais ça n’allait pas tarder. Je fournissais déjà quelques petits dealers qui perçaient dans le métier. Par contre, je les avais prévenu que si jamais ils se faisaient arriver, ce n’était même pas la peine de donner mon prénom pour dire aux flics qui était le fournisseur parce que sinon, ils étaient morts !

Je m’habillais rapidement d’un jean et d’un t-shirt et pris avec moi un peu de marchandise ainsi que mon tube d’aspirine. Ca, c’était pour moi et mon mal de crâne. Le reste, c’était pour les clients et je savais déjà où aller frapper. Je mis mes lunettes de soleil sur le nez. Il faisait un temps magnifique dehors, et c’était franchement le pied. Mais avec ma gueule de bois… Il était hors de question que j’expose mes yeux à la lumière du soleil avec mon état. Enfin bon, je n’allais pas trop me démarquer étant donné que tout le monde portait des lunettes de soleil.

Midi approchait rapidement et il fallait que je me dépêche un peu si je voulais avoir mon heure de pointe à l’Université. Ouais, je risquais beaucoup au sein de cet établissement. Surtout que si je me faisais attraper, je risquais une sérieuse sanction et les élèves qui étudiaient pouvaient être virés et plus jamais repris dans un établissement. A moins d’être sérieusement contrôlé. M’enfin, personnellement, celui qui ne voulait rien risquer, il n’avait pas qu’à acheter. J’avais aussi le soir pour vendre mon nouvel arrivage alors je ne courrais pas forcément après les clients avec un air désespéré. Je regardais mon téléphone une dernière fois avant de le glisser dans la poche arrière de mon jean. Je passais le portail l’air normal et me glissais parmi les étudiants. Je marchais jusqu’au campus où les étudiants commençaient à se faire nombreux pour la pause déjeuné.

Je me postais à l’ombre d’un arbre, de façon à ne pas être forcément vu par les profs et tout le tralala qui se trouvait dans le bâtiment. Mon dieu, je n’imaginais même pas ce que ça devait être. Personnellement, je m’étais arrêté au lycée et ça m’allait très bien. Les cours, ça me passaient par-dessus la tête. De toute façon, les études et moi, ça avaient toujours fait trente milles. Mon petit business n’avait pas tardé à se mettre en route et j’allais peut-être me faire plus d’argent que prévu. C’était ce que j’avais cru jusqu’à ce qu’une tête rousse familière apparaisse. Nina… Génial, il ne manquait plus qu’elle…

« Quoi ? Ca se voit pas ? Je joue au Monopoly ! Tu veux jouer ? »


Je ne l’avais pas revu depuis la fois où nous avions couché ensemble et que je lui avais prouvé que face à la drogue, elle était encore bien faible. Ca avait été une victoire pour moi parce que j’avais réussi à lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune leçon à me faire étant donné qu’elle n’était pas vraiment en état de faire la morale aux dealers. Sauf que… ça n’avait pas duré parce que je sentais le sermon revenir à grand pas. J’avais déjà mal au crâne, alors franchement, ce n’était pas vraiment le moment.
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMer 4 Juil - 7:54

Vu la façon dont je venais de l’aborder, je ne devais pas m’étonner qu’il me réponde sur ce ton. Et pourtant, je fronçai un peu les sourcils en l’entendant. Il n’avait pas l’air bien, je le savais même si je ne distinguais pas son regard derrière ses lunettes de soleil. D’habitude il parvenait à garder son calme pendant quelques minutes, mais là il était directement passé au mode agressif. Sous ses lunettes, je le voyais légèrement plisser les yeux, comme lorsqu’on avait une forte migraine. Soudain, en tant qu'habituée de cet état, la situation me sembla très claire. Adam avait dû boire un verre de trop la veille, et il avait du mal à émerger. Il devait en effet avoir très mal au crâne, ce qui expliquait sa mauvaise humeur apparente.

Au-delà de ça, j’étais consciente de vraiment m’y prendre mal avec lui. Je pensais à changer de méthode, parce que passer pour l’emmerdeuse de service commençait à m’ennuyer. Surtout que s’il voulait bien voir plus loin que le bout de son nez, Adam se rendrait compte que je tentais de l’aider. Moi-même je ne comprenais pas pourquoi j’étais si attachée à lui, et pourquoi je prenais à cœur de le ‘protéger’ en tentant de lui faire comprendre qu’il jouait à un jeu dangereux. Je me contentais de foncer, sans penser au pourquoi du comment. Mais il me paraissait clair qu’avec la méthode chiante, je n’arriverais jamais à rien avec lui. Je baissai les yeux vers mon sac de cours et y plongeai la main.

J’avais toujours un médicament sur moi, un truc infaillible pour les lendemains de soirée. C’était un médicament comme un autre, mais il était réputé pour être assez efficace. Je fouillai quelques secondes dans la poche intérieure de mon sac, et en sortis le comprimé. Peut-être que pour une fois, je pourrais faire un effort et essayer de m’y prendre autrement avec Adam. J’avais envie qu’il arrête de me voir comme celle qui lui mettait les nerfs en pelote, avec qui il avait couché une fois pour le fun. Même si ce n’était pas sûr que ce qu'il pensait de moi changerait du tout au tout, j’y gagnerais tout à être plus sympa avec lui. Je pris la main d’Adam, et posai le médicament dans sa paume. Je lui tendis ensuite ma bouteille d’eau.

- Ça devrait aider pour le mal de tête.

J’avais l’impression qu’on avait inversé les rôles, et que cette fois c’était moi qui lui donnait une pilule à avaler. Sauf que là, c’était un médicament inoffensif, simplement destiné à faire passer sa migraine qui le rendait encore plus irritable que d’habitude. Je décidai de m’asseoir sous l’arbre sous lequel nous étions, et de m’appuyer contre le tronc. Je faisais toujours ça lors de ma pause en milieu de journée, et je ne comptais pas changer mes habitudes. Je relevai la tête vers Adam. Franchement il allait falloir que cette fois j’apprenne à lui parler sur un autre ton, et que je m’y prenne de manière plus subtile. Je n’étais pas là pour jouer la fille pénible, je voulais juste l’aider.

- Tu as vraiment besoin de tout cet argent, n’est-ce pas ?

Il fallait simplement que je tente de le comprendre, de savoir pourquoi il faisait ça. Si c’était juste une question d’argent, peut-être que je pourrais l’aider avec les économies que j’avais volées à mon père… Enfin, tout dépendait de combien il avait besoin. A un moment, je n’aurais plus rien et il serait forcé de recommencer à vendre. En fait, je commençais à comprendre que j’avais vraiment été bête. Je n’avais pas du tout pensé qu’Adam avait peut-être besoin de tout ça, et qu’il n’était pas dealer simplement parce qu’il aimait prendre des risques. Il était temps de ne plus être cette fille qui venait l’attaquer sans cesse et lui faire la morale, mais de devenir celle qui essayait de l’aider en le comprenant.

Je ne savais pas s’il allait vouloir de mon aide, mais moi je refusais de le laisser comme ça sans rien faire. Avec les risques qu’il prenait, il finirait en prison, voire pire s’il continuait. Je ne savais pas pourquoi, je n’en avais pas forcément envie, mais j’étais attachée à lui. Alors voilà, je devais faire avec cet attachement et arrêter de toujours vouloir me convaincre que j’allais arriver à le raisonner rien qu’en lui étalant ma belle morale que je ne respectais pas moi-même. L’air de rien, je venais de faire un grand pas en avant en quelques minutes de réflexion. Peut-être que cela faciliterait les choses. En tout cas, si j’arrêtais de le chercher et de l’énerver, ça serait au moins profitable au mal de tête d’Adam.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMer 4 Juil - 21:30

Pour le coup, ce n’était franchement pas envie d’être emmerdé par qui que ce soit, et quelque part, encore moins par Nina parce que si elle venait me servir encore ses discours comme quoi dealer et consommer de la drogue ce n’était pas bien, j’allais péter un câble et taper une crise. Ca faisait des lustres que je n’en avais pas tapé une, surtout que j’étais plutôt du genre à m’énerver assez rapidement si on me cherchait trop longtemps. La rouquine avait eu de la chance, jusqu’à présent de ne pas en subir une de ma part parce qu’elle allait s’en souvenir comme de sa première punition. Je jugeais que jusqu’à présent, j’avais su garder mon calme, mais là, avec mon mal de crâne qui ne voulait pas passer… Pourtant ça faisait quand même deux heures, presque, que j’avais pris cette foutue aspirine… Mais je ne pouvais pas en prendre d’autres avant quatre heures de délai. Soit, il me restait encore deux heures à tenir et à espérer que ça passer.

La douleur était telle que j’avais envie de me fracasser la tête contre un mur, juste histoire d’avoir mal à la tête, et pas pour des prunes cette fois. Enfin… Ouais, j’avais la gueule de bois, donc ce n’était pas spécialement pour rien que j’avais mal à la tête, mais tout de même ! Toujours était-il que si je n’avais pas besoin de cet argent, je serais resté dans le noir et au fond de mon lit pour essayer de décuver un peu car le peu de sommeil que j’avais ne suffisait pas à me remettre totalement de la nuit que j’avais passé. Je m’étais adossé contre l’arbre, à l’ombre, pour éviter que le soleil ne me fasse mal. Ca allait un peu mieux quand je n’avais pas le soleil qui donnait sur le verre fumé de mes lunettes, mais bon, ce n’était pas le top non plus. Et si je les retirais, j’étais bon pour avoir une sono encore plus énorme dans ma tête. Maudit tam-tam !

La présence de Nina avait tout bonnement fait fuir mes potentiels clients. En même temps, avec la façon dont elle m’avait parlé, ça ne pouvait pas être autrement… Alala, pire qu’une sangsue cette fille ! Heureusement que toutes n’étaient pas comme elles parce que sinon, j’aurais peut-être viré homo ! Mais il y avait quand même quelques filles qui s’occupaient de leurs affaires et qui ne cherchaient pas à savoir le pourquoi du comment. Ces filles-là, je les aimais bien. Pas de prise de tête, c’était parfait quoi ! Que demander de plus ? Mis à part rien ? Rien ! Cependant, les exceptions existaient et j’avais un spécimen juste devant moi : Nina. Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur moi ? Excellente question ! Si quelqu’un avait la réponse, moi, je voulais bien l’avoir parce que ça m’éclairerait peut-être !

Je la regardais fouiller dans son sac. Personnellement, je n’avais jamais mis le nez dans le sac d’une fille. Ca devait être un bordel sans nom étant donné le bruit que j’entendais. Non mais chercher un truc là-dedans, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, ce n’était pas possible autrement. Enfin bon… Après tout, peut-être qu’elle était entrain de chercher de l’argent à me filer pour acheter de la marchandise. Si c’était le cas, pourquoi ne l’avait-elle pas dit plus tôt, hein ? Au lieu de m’agresser comme elle l’avait fait. Moi, j’étais prêt à lui vendre absolument tout ce qu’elle voulait pour la faire planer. Cela ne me dérangeait aucunement ! C’était même loin d’être le cas !

J’aurais dû me douter que c’était trop beau pour être vrai quand je me retrouvais avec un comprimé à la main. Je faillis lui dire que j’avais tout ce qu’il fallait niveau pilule, mais que si c’était de ce qu’elle m’avait donné dont elle avait besoin, j’étais prêt à lui en dégotter aussi rapidement que possible. Mais au lieu de quoi, elle m’annonça que c’était pour mon mal de crâne. Wow… Elle me prenait pour un môme de cinq ans ou quoi ? J’en avais vingt-trois et ça faisait quatre ans que j’étais indépendant donc je savais quand même prendre soin de moi tout seul. Je lâchais un soupire. Je sentais qu’elle et moi, on se pigerait jamais !

« J’ai déjà pris de l’aspirine y’a deux heures. Tu veux que je fasse une overdose ou quoi ? »

En plus, l’aspirine, ça fluidifiait le sang un max alors si je prenais son cacheton, j’étais bon pour aller à l’hosto plus vite que prévu. Déjà que ça faisait un bail qu’ils m’avaient pas vu là-bas alors ce n’était pas pour y retourner. Pas question que mes économies partent dans ça. Je lui remis son truc dans les mains et sortis le tube d’aspirine que j’avais embarqué avec moi dans une de mes poches. Je l’agitais sous son nez pour qu’elle pige que j’étais armé et que j’étais un grand garçon. Une fois le message muet passé, je remis le tube à sa place et tournais la tête de l’autre côté pour observer un peu ce qu’il se passait ailleurs. Aussi, j’espérais que comme ça, la rouquine allait me foutre un peu la paix, mais non, une autre question tomba.

Je tournais la tête vers elle en arquant légèrement un sourcil. Voilà qu’elle se mettait à jouer les mère Teresa. Fallait-il que j’aille allumer un cierge à l’Eglise pour la remercier ? D’ailleurs, ils étaient particulièrement chers à l’église pour allumer une bougie. Un euro quoi ! Il fallait filer un euro pour qu’une bougie s’allume ! Et dire normalement, c’était l’église qui fournissait bah là, c’était les visiteurs qui fournissaient. N’importe quoi. Toute façon, tout devenait du n’importe quoi !

« Ouais » répondis-je.

C’était évident que je ne faisais pas ça pour le plaisir. Je risquais ma peau tous les jours quand même ! Normalement, mon salaire me suffisait pour vivre, mais je n’étais pas tout seul à dépendre de moi.
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyVen 6 Juil - 8:25

Je n’avais pas dû me rendre compte combien j’avais été pénible avec Adam, parce qu’il semblait tellement m’en vouloir qu’il profitait du fait que je ne le cherche pas pour déverser toute sa colère sur moi. Ou alors c’était juste l’énervement du lendemain de soirée, ce qui était tout à fait possible. Moi-même j’étais du genre agressive quand j’avais une migraine à cause de l’alcool. Je ne voulais rien entendre, juste qu’on me fiche la paix. Alors la réaction d’Adam n’était pas si étrange, en fin de compte. Enfin bon je devais avouer que je le préférais quand même quand on s’entendait plus ou moins bien. Ce qui n’était arrivé que pendant que nous couchions ensemble.

Franchement là j’avais du mal à comprendre comment on pouvait être aussi complémentaires en matière de sexe et prendre autant de plaisir parce qu’on se comprenait parfaitement ; tout en ne sachant pas s’entendre quand la discussion était normale. Il fallait dire aussi que malheureusement pour moi, j’étais tombée sur un Adam de mauvais poil à cause de tout ce qu’il avait consommé la veille. Peut-être que si je réessayais d’être compréhensive quand il serait de meilleure humeur, j’aurais plus de succès. Il me rendit mon comprimé en me secouant son tube d’aspirine sous le nez. J’avais vraiment l’air si idiote ? S’il ne voulait pas le prendre, il n’avait qu’à le garder pour plus tard.

Puis comment j’étais censée savoir depuis combien de temps il avait pris son dernier médicament, hein ? Je n’étais pas encore assez obsédée par lui pour me mettre à le suivre à la trace et à contrôler ses moindres faits et gestes. Je préférai ne pas réagir à sa remarque, histoire de ne pas recommencer à me disputer avec lui. Ce n’était vraiment pas le moment. Limite Adam était tellement mal luné que j’allais vite le regretter si je rentrais dans son jeu de provocation. Je refermai la main sur mon comprimé, toujours dans son emballage, et le remis dans une poche extérieure de mon sac. Comme ça, s’il changeait d’avis – étant donné que son aspirine n’avait visiblement aucun effet – il serait à portée de main.

- Comme tu voudras.

Je commençais à assez bien le connaître pour savoir qu’il était inutile d’essayer d’avoir raison avec lui. Quand il avait décidé un truc, ça ne servait à rien de vouloir le contredire. Evidemment ça me brûlait les lèvres de lui répondre que je n’étais pas sa pharmacienne et que je ne savais pas ce qu’il prenait, de même que ça me démangeait de lui faire remarquer que si son aspirine avait fait de l’effet il ne serait pas aussi pénible en ce moment. Mais bon, peut-être que j’avais mérité de me faire agresser, en fait. Il fallait dire que je l’avais bien cherché pendant des semaines, à lui faire la morale. Alors bon, pour une fois que c’était moi qui prenais les remarques, je préférais me taire et accepter cette ‘punition’.

Comme je m’en doutais, il répondit sèchement à ma question. Je ne pensais vraiment pas que c’était possible d’énerver autant quelqu’un rien qu’en étant là. Je mettais ça sur le compte du lendemain de soirée, parce qu’habituellement je savais qu’il m’aimait bien quand je n’étais pas là pour venir le sermonner. En tout cas il me supportait, et il ne semblait jamais avoir rien eu contre moi. Et moi et bien… Comme je m’étais déjà fait la remarque avant, j’étais étrangement attachée à lui. C’était sans doute pour ça que je parvenais à ne pas répondre à ses provocations, parce que sinon, vu mon caractère, je me serais déjà énervée et je lui aurais envoyé des tas de remarques à la figure. Des trucs que je ne pensais pas forcément sur lui.

Mais dans les moments d’énervement, mon seul but était de faire mal. J’avais un caractère impulsif, et malgré le fait que j’essaie de contrôler ce mauvais côté de ma personnalité, il revenait toujours au grand galop. Enfin là, bizarrement, j’arrivais à me contrôler pour éviter qu’Adam ne me déteste définitivement. N’empêche que j’étais un peu bloquée. J’essayais de lui montrer que j’étais désolée pour toutes les fois où je l’avais cherché, mais en même temps il était de si mauvaise humeur qu’il ne me comprenait pas, et que chacune de mes questions l’énervait. Je ne savais pas ce que j’étais censée faire pour lui faire comprendre que dorénavant j’avais décidé de me calmer un peu. Je soupirai.

- Je sais que j’ai fait une erreur. Alors si ça t’amuse, envoie-moi tout ton ressenti à la figure. Mais au moins comme ça j’aurai admis que je me suis trompée sur toi.

Adam pouvait réagir comme il voulait, et me traiter de tous les noms si ça lui chantait. Mais au moins moi j’étais au clair avec moi-même sur le fait que je l’avais mal jugé. J’avais pensé qu’il vendait de la drogue plus par plaisir que par obligation, et j’avais été la pire des emmerdeuses avec lui. J’avais reconnu mes torts, et si le fait de m’engueuler pouvait lui faire passer sa mauvaise humeur, alors j’étais prête à me laisser faire sans rien dire. Je repliai mes genoux contre ma poitrine, les entourant de mes bras, et appuyai ma tête dessus, la tournant dans la direction inverse que l’endroit où Adam se trouvait. J’avais l’air d’une petite fille qui boudait, alors que ce n’était pas le cas.

Je comptais juste montrer au jeune homme qui était assis à côté de moi que je pouvais très bien arrêter de le bombarder de questions, et que même si selon lui je ne comprenais rien à rien… j’étais loin d’être idiote. Bon sang, je tenais tellement à lui que je ne comprenais pas mes réactions. La Nina habituelle ne s’effaçait jamais, et prenait plutôt le dessus en envoyant voir ailleurs les gens qui étaient de mauvaise humeur. Mais là, j’étais calme, et je pensais plus au bien-être d’Adam qu’à la satisfaction de lui envoyer une remarque cassante à la figure. Qu’est-ce qui t’arrive, Nina ? Je réfléchissais en observant l’herbe du parc bouger avec le vent. Quelque chose avait changé en moi, mais quoi ?
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Adam R. Suarez
Adam R. Suarez


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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMar 10 Juil - 19:42

Je n’avais pas du tout besoin de l’aide de Nina, je pouvais encore me débrouiller tout seul, mais il semblerait que la demoiselle ait pris la grande décision de jouer les bonne Samaritaine en prenant en pitié le pauvre dealer de drogue que j’étais. Pff… Comme si j’avais besoin de ça ? Je n’avais pas besoin d’aide. J’étais un grand garçon et en aucun cas je n’avais envie de la pitié de quelqu’un. D’accord, je gagnais de l’argent en dealant et ouais, j’étais obligé de faire ça étant donné que mon pauvre salaire de garagiste ne suffisait pas à ma mère. Et s’il ne suffisait pas à ma mère, il ne me suffisait pas non plus étant donné que je lui filais quasiment tout. Enfin bon… J’en étais là et puis, je n’étais pas trop nul non plus en matière de deal étant donné que je ne m’étais quasiment jamais fait choper. Depuis que j’avais commencé, j’avais dû aller en garde à vue deux fois… Trois à tout casser.

Nina rangea son comprimé que je venais de lui rendre. Je n’en avais pas besoin. J’avais assez des miens et je n’avais pas envie de mourir d’une overdose d’aspirine. Surtout que c’était vachement traitre ce genre de médoc quand ça fluidifie le sang. Je connaissais quelqu’un qui en était mort. Enfin, ça allait que ce n’était pas un proche non plus. C’était un drogué à qui j’avais déjà vendu quelques amphétamines. Le pauvre était tellement en manque qu’il s’était rué sur la boite d’aspirines qu’il avait dans sa salle de bain et il avait tout pris d’un coup. J’avais su qu’il était mort parce qu’on m’avait appelé de son portable pour me demander de supprimer ce numéro de mon répertoire car il serait remis sur le commerce mobile. Alala… Paix à son âme à cet abruti ! Okay, c’était pas cool, mais franchement, il fallait être particulièrement bête pour prendre une boite d’aspirine en pensant que ça ferait planer comme les pilules que j’avais pu lui filer !

Moi, j’allais attendre que les quatre heures passent et j’improviserai ensuite. Normalement, au bout de deux, les maux de crâne passaient. Il fallait l’espérer en tout cas parce que je n’avais pas envie de passer ma journée avec une discothèque à la place du cerveau. Sinon, j’allais me remettre sous la couette et dormir un max jusqu’à ce que ça arrête. J’avais encore du temps pour vendre la marchandise. J’étais entrain de devenir fournisseur, donc ce n’était pas comme si j’avais des obligations. Et puis, si je prenais du retard, ce n’était pas forcément un drame. J’avais toujours des bons plans pour les revendre rapidement, donc au pire, je m’en sortais gagnant de toute façon.

Le silence s’était installé entre Nina et moi et je trouvais ça incroyablement reposant ! Au moins, je n’avais pas son discourt à écouter. Enfin à entendre serait plus exacte parce qu’on ne pouvait pas dire que j’étais attentif. De toute façon, elle pouvait parler à un mur, c’était pareil. Non mais sérieusement… Pensait-elle vraiment que j’allais finir par l’écouter ? Tss, ce n’était pas demain la veille de toute façon. Franchement, je jugeais ne pas avoir besoin d’aide de personne ! J’étais un grand garçon, encore une fois, et je savais tout à fait ce que je faisais. Mais enfin, là, j’étais bien content qu’elle ne dise rien. Bon, elle m’avait juste un peu agressé en débarquant comme ça alors que je ne lui avais strictement rien demandé. Et puis, je savais aussi qu’elle n’allait rien acheter aujourd’hui non plus étant donné que mademoiselle était sure et certaine de résister. M’enfin, j’avais quand même réussi à lui prouver qu’elle était encore très faible face à ça.

Je ne savais pas ce que ça allait lui apporter de savoir que j’avais besoin de l’argent que je gagnais en vendant de la drogue aux gens qui se mettait minable à chaque fois que les effets de la drogue commençait, mais j’avais quand même répondu à sa question. Bon, ce n’était qu’un « ouais », mais elle n’avait pas besoin d’en savoir plus. Je n’avais pas non plus à me justifier sur chacun de mes faits et gestes. Ce n’était pas parce que j’avais couché avec elle une fois que ça y est, tout lui était dû. Ca ne marchait pas comme ça et ça serait loin d’être comme ça. J’étais toujours aussi indépendant et ça m’allait tout à fait. Pour rien au monde je ne changerais de vie. Je tenais trop à tout ça. Bon, si ma mère ne me demandait pas de l’argent toutes les semaines, ça m’arrangerait aussi pas mal.

« C’est cool que tu t’en sois rendue enfin compte ! Au moins tu me foutras la paix avec tes sermons. »

Je n’avais pas envie de m’énerver après elle. J’étais déjà crevé, j’avais mal au crâne, alors le moment de s’énerver était mal choisi. J’allais essayer de garder mon calme et oublier mes tam-tams cérébraux. Peut-être qu’en les oubliant, ça allait passer plus vite, qui sait ? Moi ça m’irait très bien. Au moins, je pourrais me concentrer comme il le fallait ! Et puis, vendre aussi. L’argent commençait vraiment à être nécessaire chez moi. Il fallait bien que je paye aussi mon loyer et ma nourriture. Bah oui parce que tout ça n’était pas gratuit. Et si j’avais encore une fois un loyer de retard, j’allais me faire jeter. J’avais beau vivre dans un quartier pourri, et bien j’avais eu le loisir de constater que les propriétaires étaient aussi pourris que tous ces jeunes qui se massacraient la figure chaque nuit pour une histoire de territoire.
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMer 11 Juil - 16:06

J’étais assez embêtée qu’il ait aussi mal à la tête en ce moment, car cela ne me permettait pas de tester mon idée selon laquelle il me détesterait moins si j’arrêtais de lui faire la morale. C’était comme s’adresser à un enfant qui faisait la tête, il ne fallait pas s’attendre à être bien accueilli même si on pensait être sympa avec lui. Enfin je ne comptais pas me mettre à jouer la pauvre petite malheureuse qui se faisait agresser par le grand méchant loup. J’étais loin d’être une fille fragile… En tout cas sur ce point-là. J’avais déjà supporté pas mal de reproches dans ma vie, alors j’entendais ceux d’Adam sans broncher, et même sans réagir plus que ça.

Et puis, il n’avait pas tort sur toute la ligne. C’était juste que son mal de tête le rendait un peu plus désagréable, mais je pouvais bien supporter ça jusqu’à ce que ça passe. Maintenant je comprenais ce qu’il avait dû ressentir quand je m’amusais presque à lui sortir mes remarques les plus désobligeantes sur ce qu’il faisait pour gagner de l’argent. C’était un miracle qu’il ne m’ait jamais mis hors de la pièce où je le retrouvais parfois pour venir lui étaler tous les arguments que j’avais contre la vente et la consommation de drogues. J’avais toujours la tête tournée dans la direction inverse, et je laissai échapper un léger rire en l’entendant. Je cachai mon léger sourire avant d’à nouveau tourner mon visage vers lui.

- Eh oui, c’est bien ça.

J’ignorais pourquoi, mais j’étais incapable de me vexer suite à ses remarques. Peut-être que le simple fait de savoir que son mal de tête le rendait plus ‘agressif’ était suffisant pour moi ? Bien sûr tout n’était pas dû qu’à cette douleur, mais malgré tout je restais persuadée qu’il ne me haïssait pas tant que ça. C’était juste la Nina moralisatrice qu’il ne supportait pas, ce que je pouvais comprendre. Moi aussi j’en voulais à cette fille que j’avais été pendant tout un temps. Je ne connaissais rien de sa vie, et pourtant je l’avais jugé sans chercher à en savoir plus. D’accord, étant donné qu’il était mon dealer depuis pas mal de temps, j’avais l’impression de le connaître.

Mais pour moi ce n’était pas une excuse suffisante à mon comportement. Alors pourquoi est-ce que ça en aurait été une pour Adam ? Bon, au moins comme ça il aurait entendu mes excuses, et si ça l’amusait il pourrait s’en vanter pendant longtemps. J’avais cru comprendre qu’il adorait avoir raison, alors il pouvait jubiler en paix maintenant. Pour l’instant, je gardais le silence. Mes questions l’énervaient, alors j’avais décidé d’arrêter jusqu’à ce qu’il soit un peu plus ouvert à la conversation. Et tant pis si je devais attendre des heures, des jours, voire des mois. Peut-être qu’Adam serait définitivement débarrassé de mes discours, mais par contre il n’allait pas se débarrasser de moi comme ça.

Il ne voulait pas l’admettre, sûrement en tant qu’homme fier, mais Adam était loin de vivre la vie qu’il avait envie de vivre. J’en étais consciente, parce que j’étais dans le même cas que lui. Certes j’étais heureuse d’avoir réussi à enfin tenir tête à mes parents et d’être partie de la maison. Mais il ne fallait pas oublier que c’était pour ça que j’étais devenue une droguée, et que je vivais dans un quartier miteux et dangereux. Il ne fallait pas croire que c’était le bonheur tous les jours, même si j’étais une fille très souriante. Comme je ne disais rien, j’en profitai pour sortir quelque chose à manger de mon sac. C’était la seule heure pendant laquelle j’avais le temps d’avaler un truc, alors je n’allais pas m’en priver.

J’avais pris une simple barre de céréales. Depuis quelques jours je n’avais plus un très grand appétit, et cette barre me suffisait amplement comme déjeuner. Si mes parents avaient été là ils m’auraient sans doute hurlé dessus en disant que je faisais n’importe quoi, que j’allais devenir anorexique, ou bien d’autres choses encore. Mais ils auraient été clairement à côté de la plaque. D’habitude j’étais une fille assez gourmande, alors ce n’était qu’une passade. Et puis ils n’étaient pas là pour me sermonner, donc je faisais ce que je voulais. D'ailleurs personne ne s'en plaindrait, puisque c’était aussi un avantage pour d’autres, comme Adam. Au moins aucune odeur de déjeuner ne le dérangerait lui et son mal de tête persistant.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyVen 13 Juil - 19:06

Ca m’arrangeait pas mal que Nina abandonne son petit discours sur la consommation et la vente de drogue. Non parce que ça commençait sérieusement à me saouler d’entendre tout le temps le même blabla incessant. A force, je commençais à connaître tout par cœur, et franchement, c’était la merde de tout connaître sur le bout des doigts. Surtout à ce propos là quoi… En même temps, je l’avais tellement entendu son baratin que c’était difficile de l’oublier. Enfin, j’allais vite l’oublier parce qu’il y avait quand même des choses mieux à retenir. Mais enfin… Du moment qu’elle se tait, je ne demandais rien de mieux. Surtout avec mon mal de tête à mettre le bordel en enfer ! Aujourd’hui, c’était ni le jour, ni l’heure. Le premier qui m’énervait, il allait entendre parler du pays, c’était aussi simple que ça.

« Ravi de te l’entendre. Amen ! »

Je ne disais pas souvent ce mot là, et pourtant là, j’avais l’impression qu’il était tout à fait approprié à la situation. Sérieusement, c’était une action divine que la rouquine ne dise plus rien à ce propos. Pourtant, je n’avais pas prié pour que ça arrive, ni allumé un cierge, bien que j’aurais dû parce que j’avais commencé à perdre patience. Heureusement, la dernière fois, j’avais réussi à anticiper le truc et à faire en sorte qu’elle ne sorte pas plus de deux ou trois phrases sur ça. J’avais géré pour le coup parce que j’avais prouvé à Nina qu’elle était loin d’être capable de résister à la drogue. Quelque part, elle avait tiré une sacrée leçon parce qu’au moins, là, elle n’avait pas cherché à me sortir son discours d’entrée de jeu. Bon, elle m’avait juste un peu agressée en demandant ce que j’étais entrain de faire et c’était une question plus que débile parce que ça c’était vu ce que j’étais entrain de faire !

Il était clair que la présence de Nina allait empêcher les gens de venir vers moi pour avoir de la came. Bon… Et bien c’était clair que je n’allais pas en revendre aujourd’hui, j’allais devoir attendre que mon mal de crâne s’en aille parce que si ce soir j’étais encore dans cet état là, je n’allais pas sortir de chez moi, c’était clair. J’allais plutôt me réfugier sous ma couette. Ca me tentait bien pour l’instant et franchement, j’avais limite envie de me barrer sans me retourner pour assouvir cette envie là, mais bon, ça se faisait pas quoi. J’avais la rouquine d’assise à mes pieds alors qu’est-ce que les gens penseraient si je me cassais comme ça ? D’accord, j’en avais strictement rien à faire de ce que les gens penseraient, mais elle aurait l’air du vilain petit canard. On aurait été que tous les deux, je me serais pas gêné mais là… A croire que ce que ma grand-mère avait essayé de m’inculquer était entrain de ressortir.

Je baissais les yeux vers elle pour la voir sortir une barre de céréales. Oh génial, c’était ça son repas du midi ? Allons bon… C’était quoi encore cette Université qui filait pas de self ? A moins qu’il y en ait un… Enfin, j’en savais rien étant donné que je n’y avais jamais mis les pieds. Je m’étais arrêté avant et je n’étais pas mécontent. De toute façon, les études et moi, ça avait toujours fait dix milles et ça le ferait. Ma grand-mère aurait adoré que je continue histoire de me trouver le boulot de rêve… Enfin bon, toute façon, c’était moi qui décidais de mon avenir encore, et puis mon boulot au garage me plaisait bien, même si je me faisais souvent engueuler parce que j’étais en retard. Bah j’y pouvais rien si je faisais la fête la veille. J’étais jeune alors je comptais profiter. C’était maintenant qu’il fallait profiter avant de ne plus être dans le coup. Je lâchais un soupire et décroisais les bras pour les laisser retomber. Je me décollais du tronc d’arbre contre lequel j’étais adossé et attrapais Nina pour la remettre sur ses deux jambes.

« Aller viens, j’t’offre un déjeuné et t’as pas le droit de refuser. »
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyDim 15 Juil - 11:08

Les réactions d’Adam me faisaient sourire. Il ne se retenait pas de montrer ce qu’il pensait, et de me dire que c’était un grand soulagement pour lui que j’aie enfin décidé de me taire. Bon, il ne me l’avait pas dit de cette manière-là, mais c’était tout comme. La raison pour laquelle je ne m’indignais pas, c’était simplement parce que c’était son droit de me montrer que j’avais vraiment été pénible. Toutefois, s’il commençait à me faire des remarques désobligeantes alors que je ne le méritais pas, là j’allais réagir. Mais comme il ne faisait rien de ce genre, je n’avais aucune raison de râler et de me révolter. Bref, je me contentais de le regarder avec un léger sourire, sans en rajouter.

Comme je ne disais rien, j’avais décidé de sortir de mon sac ce qui me servirait de déjeuner. D’accord je ne roulais pas sur l’or, malgré les économies que j’avais volées à mon père, mais j’avais quand même de quoi m’acheter à manger. J’avais juste décidé de manger une simple barre de céréales parce que mon appétit n’était pas si grand que ça, et que ça me suffisait amplement pour l’instant. J’avais pensé que comme mes parents n’étaient plus là depuis bien longtemps pour me surveiller, personne n’allait me faire de remarque. Mais je m’étais trompée puisqu’Adam semblait en avoir décidé autrement. Je n’eus d’autre choix que de m’appuyer sur ses avant-bras pour me laisser relever.

Je le regardai avec les sourcils arqués, me demandant ce qu’il faisait. Directement, Adam m’annonça qu’il allait m’offrir à manger, et qu’il n’accepterait aucun refus. Et bien, depuis quand se souciait-il de la manière dont je me nourrissais ? Et puis, j’avais vraiment l’air si malheureuse avec ma barre de céréales ? J’avais l’impression que je n’allais pas être si tranquille que je le pensais, car Adam venait de remplacer le discours que m’avaient servi mes parents quand j’étais jeune. Je ne pris tout de même pas le risque de le fâcher, et je secouai positivement la tête en acceptant sa proposition… qui n’en était pas réellement une puisque je n’avais pas le droit de refuser.

Je tournai quelques secondes le dos à Adam pour me pencher et récupérer mon sac qui était resté au pied de l’arbre quand il m’avait relevée. Je l’accrochai à mon épaule et je fus prête à partir. Je ne savais pas où Adam voulait aller, mais de toute façon il fallait commencer par quitter la pelouse pour rejoindre les couloirs de l’université. Qu’on veuille sortir de l’établissement ou pas, c’était par là qu’il fallait aller. Je souriais toujours légèrement tout en marchant à ses côtés, étonnée par la gentillesse soudaine dont il avait décidé de faire preuve avec moi. Soit son aspirine avait un peu fait effet, soit il appréciait le fait que j’allais enfin le laisser tranquille avec mes discours. Ou bien peut-être les deux ?

- Où est-ce que tu veux qu’on aille ?

Nous étions en train de quitter la pelouse pour rejoindre les couloirs, donc il fallait bien que je sache où on était censés aller. Ou je pouvais aussi bien me contenter de le suivre. Je lui faisais confiance après tout, je le connaissais depuis assez longtemps pour savoir qu’il ne m’emmènerait pas dans un endroit bizarre ou quelque chose dans le genre. Je jetai un coup d’œil à ma montre. Parfait, j’avais encore tout le temps nécessaire pour manger, et revenir à l’heure pour les cours. Ma première année à l’université avait été assez chaotique dans son genre, notamment parce que j’avais commencé à me droguer. Je ne sais par quel miracle, j’avais réussi à m’en sortir depuis, et j'avais de bonnes notes.

Maintenant que j’avais un peu décroché niveau drogue, je tentais de venir le plus souvent possible aux cours. Parfois je devais en louper un ou deux à cause de mon travail au bar, mais je n’avais pas trop le choix. Je devais travailler pour pouvoir payer mon loyer ainsi que mes cours. Quant aux économies de mon père, je les gardais bien précieusement en cas d’urgence. Le reste du temps, je préférais me débrouiller seule. Je vivais sans mes parents depuis longtemps, et j’étais une jeune femme totalement indépendante. En plus vu la manière dont ils m’avaient traitée quand j’étais jeune, je n’avais plus envie de les revoir. Ma réussite, je la devais à moi et à moi seule.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyDim 29 Juil - 19:50

Il n’y avait pas à dire, ça faisait du bien de se dire que Nina arrêterait de me saouler avec ses principes, ses règles etc… C’était quand même une grande décision qu’elle venait de prendre. Jamais je n’aurais cru l’entendre dire ça. Je ne m’y attendais pas du tout en fait, mais bon, c’était une bonne nouvelle. Nouvelle qui ne retirait pas mon mal de crâne, mais c’était déjà ça. Au moins, aujourd’hui, la rouquine n’allait pas empirer mon mal de crâne. En même temps, elle n’aurait pas eu intérêt parce que sinon, je crois que j’aurais tapé une crise avant d’aller réellement m’enfermer chez moi. M’enfin, là, ça n’aurait pas lieu, donc tout allait bien. Elle avait décidé de se taire et je n’en demandais vraiment pas plus. Après, je n’avais rien contre une possible discussion avec elle car elle était tout de même assez sympathique et puis, je l’aimais bien quand elle n’était pas en mode chiante.

Quand je l’avais vu sortir sa barre de céréales en guise de repas, je n’avais pas pu m’empêcher d’agir. D’habitude, je m’en foutais complètement du repas des gens, mais là… j’avais comme décidé (sans l’avoir fait) de ne pas m’en foutre et d’offrir un déjeuné à Nina. Elle s’était laissé relever quand je l’avais soulevé. L’espace d’un instant, j’avais comme presque oublié à quel point elle était légère. Bon, ça ne faisait aucun doute qu’elle n’était pas lourde quand on la regardait, mais elle me faisait plus l’effet d’un poids plume qu’autre chose. En même temps, avec ce qu’elle mangeait, c’était plutôt normal. Mais il ne fallait pas croire que si je proposais un repas à la jolie rouquine, ce n’était pas parce qu’elle me faisait pitié avec ce qu’elle avait sorti de son sac. C’était juste ma vision des choses qui avait parlé et pour moi, ce qu’elle était entrain d’avaler, ce n’était pas un repas.

Une fois qu’elle eut son sac sur l’épaule, je me mis en route vers la sortie de l’Université. Je n’étais peut-être pas un élève de cette institution, mais ça ne voulait pas dire que je ne connaissais pas l’endroit. J’avais déjà quand même vendu de la drogue dans le coin et pas qu’une fois. Ce n’était pas comme si je n’avais pas l’habitude. Le pire, c’était que les profs que je croisais, ou bien même les surveillants, ne me disaient absolument jamais rien. Pourtant, je n’étais pas un des élèves. On voyait clairement combien ils étaient vigilent… Ca faisait peur quoi ! N’importe qui pouvait entrer. En même temps, je n’allais pas m’en plaindre parce que je pouvais vendre de la marchandise sans forcément devoir veiller jusqu’à tard le soir, même si c’était le moment de la journée où j’avais le plus de chance de me faire de l’argent.

Je n’avais pas besoin de vérifier si Nina me suivait ou pas car je savais qu’elle le faisait. Je ne lui avais pas laissé le choix en déclarant que je lui offrais un repas et qu’elle n’avait pas le droit de refuser. Pour le peu que je la connaissais, j’aurais cru qu’elle émettrait une protestation quelconque, mais avec mon mal de tête, elle n’avait pas dû oser. En même temps, si c’était pour qu’on se prenne encore la tête, ça ne valait pas le coup étant donné que je n’aurais accepté aucun refus et aurais insisté jusqu’à ce qu’elle craque. J’étais du genre à ne pas céder quand j’avais une idée derrière la tête et bien souvent, c’était moi qui gagnais. De toute façon, je n’abandonnais pas tant que je n’avais pas le dernier mot. C’était dans mon caractère, je n’y pouvais rien. J’avais toujours été ainsi et ce n’était pas prêt de changer. Cela faisait vingt trois ans que j’agissais ainsi. Tout du moins, d’aussi loin que je me souvienne en tout cas. Je ne pouvais pas me souvenir de tout non plus étant donné que la mémoire infantile laissait un peu à désirer sur ce côté-là.

« Je sais pas » répondis-je. « Au premier truc que je trouve. »

Je n’avais pas d’endroit fétiche. Déjà, il fallait sortir de là ! Et croyez-moi, naviguer entre les élèves ce n’était pas un mince affaire non plus. Il fallait le faire parce qu’il y en avait certains qui étaient particulièrement pressés et qui ne prenaient pas du tout la peine de s’excuser. Maintenant, je me souvenais pourquoi j’avais toujours eu une sainte horreur des établissements scolaires. Ce n’était pas moi qui me précipitais pour aller en cours. Loin de là ! Plus je pouvais prendre du temps, plus je me sentais content. Quand j’y repensais, je me demandais comment j’avais fait pour m’en sortir. Je l’avais fait, mais on se demandait encore comment… M’enfin c’était le résultat qui comptait.

Finalement, nous sortîmes de l’Université et avec Nina toujours à mes côtés, je continuais d’avancer. Il y avait nettement moins de monde et j’avais l’impression de respirer à nouveau. Je n’avais pas peur de la foule, mais moi et les établissements scolaires, nous faisions quarante milles. Je tournais dans quelques rues avant de trouver un bar où ils servaient des repas durant les heures de manger. J’y venais assez souvent quand je n’avais pas la foi de me faire à manger ou quand mes grands-parents ne m’invitaient pas. C’était sympa et puis au moins, en attendant pas quatre heures avant d’avoir un repas. Je traversais la rue en compagnie de la rouquine.

« On va là » fis-je en désignant l’endroit du menton.

Honnêtement, je n’avais pas prévu qu’on viendrait là, mais comme c’était sur le chemin et que j’aimais bien, le choix était donc vite fait. Nous nous installâmes à une table sur la terrasse. Il faisait beau alors nous n’allions pas nous confiner à l’intérieur. Quelques secondes à peine après, un serveur déposa deux cartes et j’en tendis une à Nina avant d’ouvrir la mienne. Le choix allait sans doute être vite fait, mais j’aimais bien relire un peu tout ce qu’il y avait pour voir s’il y avait du neuf. Je n’y croyais plus trop étant donné que ça faisait deux ans que c’était la même carte, mais qui sait ? Peut-être qu’un jour je serais surpris !
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptySam 4 Aoû - 11:28

Je suivais Adam sans trop me poser de questions. Si je lui avais demandé où on allait, c’était juste une question de curiosité, parce qu’au-delà de ça je lui faisais totalement confiance. J’aurais pu le laisser m’emmener n’importe où, même dans les endroits les plus bizarres et glauques, sans douter de lui une seule seconde. Et en fait c’était limite flippant… Ok, il était mon dealer depuis longtemps, mais en définitive je ne connaissais presque rien de la vie d’Adam. Pour ne pas dire rien du tout. Les rares fois où on avait parlé d’autre chose que de drogue, il m’avait parlé de manière à me dissuader de continuer à chercher à savoir. Ce n’était pas étonnant puisque jusqu’ici il m’avait vue comme la fille chiante et moralisatrice.

J’étais bien déterminée à ne plus être cette fille, et à plutôt lui montrer les vraies facettes de ma personnalité. C’est vrai quoi, je n’étais pas quelqu’un qu’on voyait comme un parasite. Au contraire, sans me vanter bien sûr, les gens m’appréciaient plutôt. D’ailleurs j’avais fait gagner pas mal de clients au bar dans lequel je travaillais. Au début ils venaient une ou deux fois, puis en voyant que j’étais sympa comme serveuse ils revenaient régulièrement. Ils finissaient par devenir des habitués, tout ça parce que je les traitais bien et que j’avais de la conversation. Enfin je n’allais pas blâmer Adam concernant la manière dont il me voyait, puisque c’était de ma faute.

Je n’avais jamais cherché à me comporter autrement avec lui, sauf la dernière fois où je m’étais droguée, et qu’on avait passé un agréable moment sur le canapé du squat. Là, on pouvait dire qu’on s’était bien entendus. Mais vu la manière dont ça avait tourné, on ne pouvait pas dire qu’on avait vraiment eu l’occasion de discuter pour voir si on pouvait tenir une conversation sans s’engueuler. Ce n’était pas pour ça que je regrettais ce moment. Dans mes pensées, cela resterait toujours un bon souvenir, même voire plus. Quand j’y repensais, j’avais vraiment pris un plaisir incroyable, alors je ne voyais pas pourquoi j’aurais regretté d’avoir fait ça avec Adam.

Enfin ce n’était pas vraiment le moment de penser à tout ça, sinon il allait se demander si j’étais toujours présente d’esprit. Je ne m’en cachais pas, ça m’arrivait d’y repenser, et même d’avoir envie de recommencer. Mais là c’était tout sauf le moment opportun pour partir dans mes pensées. Surtout celles de ce genre. Comme Adam m’avait dit qu’il ne savait pas où il comptait aller, je le suivais sans broncher. On allait finir par trouver quelque chose. Et puis de toute façon que je sache ou non à l’avance où on allait aller ne changerait pas fondamentalement les choses pour moi. Pendant que nous marchions, je ne disais rien. Vu l’expression du visage d’Adam, il avait encore sacrément mal à la tête.

Du coup, j’avais pensé qu’un peu de calme lui serait sans doute bénéfique. Mais pour finir, il brisa le silence en désignant un bar. Je le suivis donc, et traversai la rue à sa suite. Les rues étaient plutôt vides à cette heure. Cela n’avait rien d’étonnant car le soleil tapait vraiment durant les heures les plus chaudes. C’était pour ça que la majorité des gens mangeaient chez eux et passaient le début de l’après-midi à l’ombre. Personnellement, je n’étais pas gênée par la température, même quand elle atteignait des sommets. J’avais toujours vécu en Espagne, et je m’étais vite habituée à la chaleur. Je pris place à table, face à Adam. J’attrapai la carte qu’il me tendit après le passage du serveur, en souriant légèrement.

Avant d’y jeter un œil, je plongeai ma main dans mon sac – que j’avais déposé au pied de ma chaise – pour y trouver mes lunettes de soleil. J’étais face au soleil, alors je ne tenais pas à finir aveuglée par la luminosité. Et puis c’était plus pratique pour lire quand on y voyait quelque chose. Je posais donc mes lunettes de soleil sur mon nez avant de prendre la carte en main. Vu comment notre conversation avait commencé, je ne m’attendais pas vraiment à finir à un bar avec Adam, et à partager la même table. Je ne comptais pas non plus me plaindre de la situation, mais disons que ça changeait de nos engueulades habituelles. Si j’avais su, j’aurais arrêté mes discours plus tôt, parce que je préférais nettement Adam quand il ne me détestait pas.

Je fis rapidement mon choix et reposai la carte sur la table en prenant soin de la refermer. Je n’étais pas une fille très compliquée, et généralement je prenais mes décisions assez rapidement sans mettre des heures à me décider. J’étais comme ça pour les choix simples, mais aussi pour les plus compliqués. Rien ne servait de réfléchir pendant des jours entiers. Je pesais le pour et le contre, puis je donnais ma décision. Dans un sens c’était plus pratique comme ça. Et en plus je prenais souvent les bonnes décisions alors que demander de plus ? Par exemple, le choix que j’avais fait de quitter mes parents, je l’avais pris en une seule nuit. Il ne m’avait fallu que quelques heures pour tout préparer, et prendre la porte.

Certains auraient parlé de départ fait sur un coup de tête, mais moi je ne le prenais pas comme ça. Ce n’était pas parce que je n’avais mis que quelques heures à me décider que mon choix n’avait pas été réfléchi. J’avais tout prévu pour partir, et jusqu’à preuve du contraire je me débrouillais pas mal jusqu’ici, si on enlevait la case drogue de tout ça. J’avais fait une erreur, tout comme la majorité des jeunes dans cette ville. J’avais craqué une fois, et j’avais fini par éprouver une certaine dépendance. Mais je me sentais capable d’en guérir, il me fallait juste un peu de temps. Quant à Adam, je ne savais pas ce qui le poussait à vendre et à consommer. Qui étais-je pour l’avoir jugé ?

- Est-ce que ton mal de tête va un peu mieux ?

Il ne fallait pas croire que je cherchais à tout prix à être gentille, et à faire semblant. Au contraire, là j’étais juste naturelle. Je redevenais la Nina que tout le monde connaissais, la fille adorable à qui on avait envie de parler. D’ailleurs si je l’avais montrée un peu plus tôt à Adam, peut-être qu’il n’aurait pas eu autant d’a priori sur moi. Enfin, malgré tout ça, je devais reconnaître qu’on s’était plutôt bien entendus avant nos diverses prises de tête. J’aimais bien Adam, même quand il était de mauvaise humeur à cause de son mal de tête. Le serveur refit vite son apparition une fois qu’il eut repéré qu’on avait tous les deux fait un choix, et prit nos commandes avant de redisparaître à l’intérieur et de nous laisser tous les deux.
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Adam R. Suarez
Adam R. Suarez


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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMar 7 Aoû - 20:50

Nina m’avait suivi en silence ou tout du moins sans réellement poser de question, mis à part pour savoir si j’avais une idée de l’endroit où je voulais qu’on aille ou pas. Honnêtement, je n’en avais aucune avant de finalement arriver devant ce bar qui servait des repas le midi et le soir. Je connaissais à peu près tous les bons petits restos de Barcelone où on pouvait manger bien et surtout pour pas cher. On ne pouvait pas dire que je courrais sur l’or non plus donc il fallait bien que je fasse un maximum d’économie. Contrairement à beaucoup, je ne pouvais pas me payer les grands restos et franchement, je n’en éprouvais réellement pas le besoin parce qu’aller dans un endroit où c’était limite s’il fallait pas payer pour lâcher un rire… Non merci ! Je préférais aller là où je pourrais avoir une conversation sans qu’on me regarde d’une façon quelconque parce que je parlais d’un sujet qui n’était pas forcément commun.

Egoïstement, je m’étais assis dos au soleil de façon à ne pas l’avoir en pleine face. Même si je portais des lunettes de soleil, ça ne protégeait pas totalement non plus. Ca atténuait juste un peu l’effet des rayons. Enfin bon, Nina ne sembla pas s’en plaindre non plus. On voyait bien lequel de nous deux se baladaient avec un mal de crâne de tous les diables. Enfin bref, ça ne servait à rien de disserter trente ans là-dessus. J’avais pris une aspirine et y’avait plus qu’à attendre que ça passe ou prendre une deuxième une fois les quatre heures de délai écoulées. Ce n’était pas comme s’il y avait d’autres options. Et puis, ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait alors… J’allais essayer de faire avec et tout irait pour le mieux. En plus de ça, Nina avait sorti ses lunettes de soleil donc comme quoi… Elle avait trouvé le bon moyen pour faire face au soleil.

Quelque part, ça me faisait un peu bizarre d’avoir invité la rouquine, comme ça, à déjeuner. Je ne la connaissais pas plus que ça en vrai et on ne pouvait pas dire que nous étions des amis. Les seuls rapports que j’avais eus avec elle étaient les fois où elle était venue me voir pour avoir sa dose de drogue, les fois où elle s’était mise en tête d’arrêter la consommation tout en me faisant la morale et pour finir la dernière fois qu’on s’était vu au squat où on avait passé un tout autre genre de moment. Je devais bien avouer que cette fois-là j’avais passé un excellent moment. En même temps, il fallait vraiment être débile pour ne pas l’apprécier. Je savais que Nina et moi avions agi ainsi à cause de l’influence de la drogue, mais à la fin la drogue n’agissait plus vraiment. Mais bon, ce n’était pas parce que la drogue ne faisait plus effet que j’aurais eu la volonté de tout stopper, genre : « Bon, bah il n’y a plus de drogue, ciao ! » Il fallait être sacrément crétin pour agir comme ça. Et je ne pensais pas vraiment faire parti de ces gens-là. J’avais d’autres défauts, mais celui-là n’en faisait pas parti. Je ne pensais pas être bourré de qualités, bien au contraire. J’étais plutôt du genre à voir les mauvaises choses chez moi.

Je regardais la carte que le serveur avait déposée sur notre table. J’ignorais encore pourquoi je la regardais, mais à chaque fois que je venais ici, je faisais le tour de ce qui était. Nina aussi avait le nez plongé dans la sienne, mais contrairement à moi, c’était normal étant donné qu’elle ne devait pas avoir l’habitude de venir manger dans le coin. En même temps, quasiment jamais personne ne passait par là pour prendre un repas. L’endroit pouvait paraitre incroyablement mal fréquenté et surtout peu sur, mais en fait, c’était carrément le contraire. C’était juste parce qu’ils étaient un peu mal placés. Ce n’était pas de chance pour eux, mais au moins, ils arrivaient à se faire de la clientèle. C’était tout ce qui comptait. Et puis, ils étaient plutôt du genre sympa, même si je ne venais pas tout le temps. Alors c’était une raison de plus pour leur faire gagner de l’argent à eux plutôt qu’à d’autre. Au bout de quelques secondes et après avoir fait le tour, je refermais la carte et attendis silencieusement que Nina ait terminé de lire et de choisir ce qu’elle voulait prendre. J’aurais presque cru qu’elle allait prendre un temps fou avant de choisir, mais en fait, non. Ce n’était pas le cas. Elle referma également sa carte quelques secondes après que j’eus fermé la mienne. On pouvait dire qu’elle était rapide pour quelqu’un qui ne connaissait pas l’endroit. J’en connaissais d’autres qui auraient mis dix minutes à disserter ce qu’ils auraient mangé, hésitant encore et encore entre d’autres plats. Bref, le cauchemar quoi ! Au moins, la rouquine m’évitait ce calvaire et silencieusement, je la remerciais pour ça. J’avais déjà assez mal aux crânes alors ce n’était pas pour qu’on me rajoute des phrases du genre « Tu penses que je devrais prendre ça ou ça ? ». Généralement, quand on me posait la question, j’avais tendance à répondre « Ce que tu veux, du moment que tu le manges ! »

Nina reprit la parole et je constatais qu’en fait, ça faisait un petit moment qu’elle n’avait plus parlé. Décidemment, sa décision de ne plus l’ouvrir de façon incessante était assez décisive étant donné qu’elle ne disait quasiment plus rien. Enfin, d’après ce que j’avais compris, elle n’allait plus essayer de me faire la morale à propos de ce qui était bien ou mal dans la vente de drogue. Ce qui n’était pas plus mal, d’ailleurs. Ouais parce que je commençais à le connaître pratiquement par cœur son discours et ça faisait flipper d’en arriver à un stade ou on pouvait presque compléter les paroles de l’autre. Alors avant que ça n’arrive à ça, mieux valait calmer le jeu rapidement. Mes prières avaient été entendues étant donné que la rouquine m’avait annoncé ça aujourd’hui même. Je ne m’attendais pas réellement à entendre un jour ces paroles là, mais au moins, je devais admettre que je l’avais presque espéré. En guise de première réponse, je haussais les épaules. Est-ce que mon mal de tête allait mieux ? C’était un euphémisme étant donné que je ne sentais pas la différence entre maintenant et un peu plus tôt. Pourtant, mes aspirines étaient loin d’être périmées ! Je les avais achetés peu de temps auparavant. Ca finirait bien par passer. Ca passe toujours de toute façon. J’avais juste trop tiré sur l’alcool la veille au soir, voilà tout.

« J’ai connu mieux et j’ai connu pire. »


Il y avait eu des fois où il avait été impossible pour moi de sortir du noir de ma chambre tellement c’était horrible, donc oui, on pouvait dire qu’aujourd’hui n’était pas la pire journée que je passais. Le serveur ne tarda pas à pointer de nouveau le bout de son nez et nous passâmes commande. En de plus mon plat, je commandais un verre de Coca-Cola, en espérant que les bulles agiraient d’une quelconque façon sur mon cerveau. Je savais bien que c’était totalement faux, mais parfois, l’effet psychologique fonctionnait mieux. Allez savoir pourquoi. La science était ainsi faite. J’avais arrêté de chercher à savoir le pourquoi du comment quand j’avais compris que je n’y pigerai jamais grand-chose même en me creusant au maximum le cerveau.

« Et toi, Miss Rouquine, pourquoi tu manges pas ? »

Il n’y avait pas qu’elle qui avait le droit de poser des questions. J’étais dans mon droit de lui en poser aussi. C’était parce qu’elle ne comptait rien manger que je l’avais invité à prendre un vrai déjeuné. Si elle m’avait sorti un plat digne de ce nom, je serais peut-être chez moi à cette heure-ci, mais bon, ce n’était pas le cas alors autant essayer de savoir pourquoi Nina avait décidé de manger ça aujourd’hui plutôt qu’autre chose.
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyVen 10 Aoû - 6:54

Je me mis à sourire légèrement tout en hochant positivement la tête à la réponse d’Adam, qui ne semblait pas aller vraiment mieux mais qui au moins n’allait pas plus mal que tout à l’heure. Il avait dû beaucoup trop forcer sur l’alcool pour se retrouver avec une douleur aussi intense. Cependant, par respect pour la promesse que je venais de lui faire, je ne lui posai aucune question sur ses activités de la veille. Même si j’aurais été curieuse de savoir ce qui avait bien pu le mettre dans un tel état, cela ne me regardait vraiment pas. Adam et moi ne nous connaissions pas assez pour que je me mette à lui parler de sa vie privée à tout bout de champ.

Pourtant je m’apercevais que je devais vraiment me contrôler pour éviter d’être trop curieuse à son sujet. Mis à part ça, je trouvais le moment assez spécial en son genre. Non pas que j’étais gênée, ou que je n’avais rien à dire à Adam. En fait je me sentais à l’aise avec lui, surtout depuis qu’on avait mis les choses au clair et que je lui avais promis d’arrêter de l’ennuyer avec mes discours. En plus, nous n’avions pas vraiment de mal à trouver des sujets de conversation depuis que je n’étais plus la moralisatrice de service. C’était juste que si on voyait les choses telles qu’elles étaient, sans chercher plus loin, mon dealer venait de m’inviter pour le déjeuner.

C’était plutôt étrange, surtout que mis à part les fois où j’étais venue lui acheter ma dose, nous n’avions pas vraiment eu l’occasion de nouer des liens ‘amicaux’. Bien sûr je m’entendais bien avec lui, et je devais avouer que je l’appréciais beaucoup ; même quand il était grognon à cause de son mal de tête. Mais au-delà de ça, nous ne nous connaissions pas bien. Ce déjeuner était peut-être une occasion pour en apprendre un peu plus l’un sur l’autre. Enfin, pour ça il fallait qu’il ait envie de mieux me connaître. Et avec la question qu’il me posa, j’osai espérer un instant qu’Adam cherchait à ce que les choses se passent bien entre nous. Une moue se dessina sur mes lèvres sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour empêcher ça.

- Je mange… C’est juste qu’il y a des jours où j’ai moins d’appétit que d’autres.

Je quittai rapidement ma moue pour laisser à nouveau place à mon léger sourire. Je ne voulais pas qu’il pense que sa question m’avait mise mal à l’aise, parce que ce n’était pas du tout le cas. J’avais juste cherché à être honnête en lui expliquant qu’il m’arrivait de ne pas avoir spécialement envie de manger, mais que je ne souffrais pas pour autant d’un déséquilibre quelconque. En l’occurrence mon appétit me manquait souvent au milieu d’une journée de cours. Je n’avais jamais vraiment très faim quand je venais de terminer la matinée à l’université, et je ne me l’expliquais pas. Cela ne voulait pas pour autant dire que je ne mangeais jamais, puisqu’au contraire il m’arrivait d’être très gourmande.

- T’en fais pas, je ne suis pas une de ces filles qui mangent trois feuilles de salade sur toute la journée.

Et ça, j’allais pouvoir lui prouver puisque nous allions bientôt partager un repas. D’ailleurs je commençais même à avoir faim en sentant les effluves qui sortaient de la cuisine pour arriver jusqu’à notre table. Je me serais bien dit que j’avais bien fait d’accepter l’invitation d’Adam, sauf que concrètement je n’avais pas vraiment eu le choix. Il me l’avait dit clairement, et puis je n’aurais surtout pas voulu l’énerver un peu plus en lui disant que je préférais rester assise au pied de mon arbre. Surtout que je n’avais vu aucune objection à le suivre jusqu’ici. Parfois je me disais que si je n’avais pas été aussi ennuyeuse avec lui nous serions peut-être devenus de bons amis.

Toutefois j’avais l’habitude de penser qu’il n’était jamais trop tard. Si tout se passait bien durant ce déjeuner, alors je pourrais en conclure que nous nous entendions bien et qu’il ne me détestait pas autant que ça. J’ignorais pourquoi ça me tenait autant à cœur d’avoir de bons rapports avec Adam, mais c’était comme ça et je n’y pouvais rien. Il semblait avoir beaucoup d’importance pour moi, et je me devais de ne pas aller contre ma manière d’être. A chaque fois que dans ma vie, j’avais essayé d’aller contre mon instinct et contre mon comportement, j’avais eu l’air d’une folle qui luttait contre une double personnalité. Alors je préférais nettement rester moi-même, quitte à ne pas plaire.

Derrière mes lunettes noires, mes yeux étaient rivés sur lui. Je ne m’en rendais même pas compte, et heureusement d’ailleurs. Sinon je me serais mise à flipper en me demandant pourquoi je ne parvenais pas à arrêter de le fixer. Ces derniers temps je ne comprenais pas ce qu’il se passait, mais j’étais toujours ailleurs quand j’étais avec Adam. Et ce qui s’était passé dans ce squat avait encore ‘empiré’ les choses, puisqu’à présent j’étais comme hantée par ce souvenir. Il n’avait rien de déplaisant pour moi. Justement, j’avais plutôt l’impression d’être une adolescente en totale admiration devant un homme qui lui plaisait. Wow, doucement Nina, tu dis vraiment n’importe quoi !

Non, sérieusement, tout ça ne me ressemblait pas du tout. J’étais la fille qui était distante avec les hommes, parce qu’intérieurement j’en avais peur depuis ce que j’avais vécu. Alors pourquoi étais-je si bien avec Adam ? Je lui courrais limite après au lieu de le fuir, et ça ne correspondait en rien à mes habitudes. Dans ces moments-là, je préférais me dire que je n’avais qu’à ignorer tout ça, et continuer à avancer. Je crois que j’avais surtout peur d’y réfléchir, et de me rendre compte d’une chose qui ferait que j’allais me comporter différemment avec lui. Sauf que moi je ne voulais pas que ça change, j’aimais bien qu’il m’apprécie à ma juste valeur.

Si je me mettais à lui accorder trop d’attention, il allait me fuir c’était sûr. Non non, il était hors de question que je perde ce qui était à peine en train de se créer entre nous. Et puis, si ça se trouvait, je me faisais juste des idées. Je n’avais peut-être pas encore eu le temps de me remettre du bien-être que j’avais éprouvé en étant dans ses bras sur le canapé de ce squat, voilà tout. Une fois que ce serait fait, j’oublierais toutes ces pensées, et puis voilà. Sauf que ce n’était pas aussi simple que ce que j’aurais voulu le croire, parce que quand je le voyais je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en repensant à ce moment. En fait, il me rendait dingue. Oui c’était ça, Adam Suarez me rendait dingue.

Heureusement, ce monologue intérieur passait toujours inaperçu. J’étais peut-être un peu différente quand j’étais avec lui, mais je parvenais à rester normale dans l’ensemble. En tout cas s’il voyait quelque chose, c’était soit qu’il était vraiment très doué, soit qu’il lisait dans mes pensées. Enfin bon, j’arrêtai de penser à tout ça, certaine que j’allais finir par me reprendre. Si seulement j’avais su, à cet instant précis, que tout ne faisait que commencer pour moi.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMar 14 Aoû - 16:21

Mes maux de tête étaient toujours là, mais au moins, ça n’empirait pas. J’avais connu des migraines qui empiraient, même après la prise d’une aspirine et autant avouer que c’était l’horreur. Enfin, l’avantage, c’était que je me disais que si ça ne passait pas aujourd’hui, demain, après une bonne nuit de sommeil, je péterai de nouveau le feu ! Et puis, je n’étais pas du genre à me plaindre non plus donc bon. J’en connaissais d’autres qui feraient tout un cirque parce que même après avoir avalé un médoc, ça continuait de jouer du tam-tam dans leurs cervelles. Je voulais bien concevoir que ce n’était pas agréable, que c’était chiant plus qu’autre chose etc… mais il fallait assumer. Personnellement, j’avais trop forcé sur la boisson la veille au soir, et je ne m’en cachais pas. Mais je ne me plaignais pas non plus. Il fallait savoir souffrir en silence. Et puis, je n’étais pas non plus du genre à raconter ma vie donc Nina pouvait être tranquille car elle ne m’entendrait pas me plaindre.

Pour l’instant, la rouquine tenait sa promesse et ne me demandait pas ce que j’avais pu faire hier soir pour atterrir dans cet état-là. Enfin, elle pouvait demander, je n’avais rien à cacher. Ce qu’elle m’avait surtout promis, c’était de ne plus me faire la morale là-dessus. En temps normal, elle m’aurait sorti un truc du genre « t’as fait quoi encore hier soir ? Non mais tu te rends compte que c’est pas bien ? » et autres phrases de ce genre là. Elle me l’avait sorti tellement souvent, que je pouvais la devancer les doigts dans le nez sans qu’elle ne cherche à nier que c’était ce qu’elle allait dire. Je la connaissais sur ce point là, même si techniquement, elle ne restait qu’une étrangère pour moi, malgré nos quelques discussions qu’on avait eu quand elle venait pour acheter sa dose. Mis à part ça… je ne savais absolument rien d’elle et elle ne savait absolument rien de moi. Ah si ! Elle savait uniquement que si je vendais de la drogue, c’était parce que j’avais besoin de cet argent. Mais pour quelle raison ? Je n’allais pas la lui donner comme ça non plus ! Si j’avais envie que tout le monde le sache, je l’aurais tagué sur les murs.

Enfin bon, toujours est-il que je l’invitais à prendre un déjeuné. Et un vrai ! Parce que si elle croyait que j’allais la laisser retourner en cours avec sa ridicule barre de céréales dans l’estomac. D’ailleurs, ça m’intriguait un peu qu’elle ne se contente que de ça sans chercher à manger un peu plus. Pour cette raison, je lui avais posé la question. Maintenant que Nina n’était plus une pro-moralisatrice, je pouvais essayer de la connaître un peu plus parce que mis à part son prénom et qu’elle essayait de lutter contre la drogue, je ne savais quasiment rien d’elle. Ah si ! Je savais aussi à quoi elle ressemblait toute nue ! J’ignorais si tout le monde pouvait en dire autant, mais s’il y avait quelque chose que je connaissais, c’était comment elle était dans son plus simple appareil. Bon, je n’allais pas m’en vanter non plus parce que coucher avec elle n’avait pas du tout été prémédité. Si elle ne s’était pas mise à me chauffer, je pense qu’on serait resté assis sur le canapé à attendre que les effets de la drogue se dissipent. Enfin bref, j’écoutais sa réponse à propos de son manque d’appétit du jour.

« T’as intérêt à manger toute ton assiette, sinon, tu ne décolles pas tes petites fesses d’ici. »


Je n’ignorais pas qu’elle avait cours l’après-midi et qu’il faudrait bien qu’elle y retourne. Sauf que je n’invitais pas n’importe qui à déjeuner et c’était rare quand je le faisais alors pour une fois, je comptais bien sur elle pour finir son assiette, quitte à passer l’après-midi juste devant, même si elle devait retourner en cours. Théoriquement, même moi je devrais me trouver au garage, mais étant donné ma tronche des bons jours, il valait mieux éviter parce que ça n’allait pas le faire. On me couvrait donc bon… Puis ce n’était pas non plus comme si c’était tout le temps. En plus de ça, je le lui rendais plutôt bien quand c’était mon collègue qui avait des merdes. Enfin bon, l’histoire était arrangée, donc je n’avais pas trop à m’en faire. Ce n’était pas encore aujourd’hui que mon patron allait me foutre à la porte. Je pouvais dormir tranquille ! Et au pire, il y avait d’autres garages à Barcelone.

Le dos légèrement avachi sur le dossier de ma chaise, je sortis mon paquet de clopes de la poche et en attrapais une avec le briquet que j’avais toujours de glissé dedans. Je l’allumais pour en prendre une première bouffée. Je fis glisser le paquet vers Nina pour si jamais elle en voulait une ou pas avant de me mettre à chercher un cendrier sur une des tables et j’en repérais un sur la table derrière nous. Aussitôt, je fis basculer légèrement mon siège vers l’arrière et l’attrapais tout en écoutant la rouquine qui me disait, indirectement, qu’elle n’était pas anorexique. Oh je ne m’en faisais pas pour elle sur ce point là. Je déposais le cendrier à notre table et recommençais à fumer ma clope qui se consumait tranquillement.

« J’avais remarqué » répondis-je.

Je l’aurais remarqué si elle mangeait rien. Elle n’aurait pas le corps qu’elle avait si elle se contentait de deux ou trois feuilles de salade. Bah quoi ? Nina était loin d’être moche physiquement parlant. On pouvait clairement dire que j’avais eu le temps de voir tout ça. Je devais bien avouer que ce jour là avait été assez exceptionnel en son genre. Enfin, on avait eu aussi de la chance à ce que personne ne débarque parce qu’on n’aurait pas eu l’air con quand même… On faisait des chambres d’hôtel pour ça, mais comme c’était venu sans aucune réflexion et étant donné l’état de léthargie complète dans lequel on se trouvait, je ne pouvais pas vraiment dire qu’on ait eu le temps de se dire qu’on allait bouger de là. Je devais bien accorder qu’il avait mieux que le squat, mais bon, à défaut de mieux…
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyLun 20 Aoû - 16:04

Quelque part, je me disais que ce soleil avait bien fait de décider de briller un maximum aujourd’hui. Grâce à ça, j’avais mis mes lunettes de soleil ; ce qui m’avait permis de ne pas me faire griller un instant plus tôt, pendant que j’étais en train de regarder Adam comme une adolescente amoureuse. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, mais comme je l’avais pensé précédemment, je me disais que tout ça finirait bien par rentrer dans l’ordre. Après tout, il était normal qu’Adam m’attire depuis que nous avions partagé ce moment ensemble dans le squat. Il était le premier à m’avoir mis en confiance de cette manière, mais aussi le premier pour qui j’avais réellement éprouvé du désir.

Depuis que j’avais vécu cette triste expérience avec le client du bar auquel je travaillais, j’avais presque peur des hommes qui m’approchaient de trop près. Je fuyais réellement le contact avec eux, à un tel point que j’étais toujours méfiante vis-à-vis de leurs intentions. Même mes amis me disaient parfois de me détendre, parce que j’avais l’air vraiment stressée en leur compagnie. L’un d’eux m’avait même dit un jour une phrase du genre "Relax Nina, je ne vais pas te sauter dessus !". Peut-être que s’ils savaient ce que j’avais vécu, ils verraient les choses différemment. Sauf que je n’avais parlé de ça à personne, et que je voulais à tout prix garder ça secret, enfoui profondément au fond de moi.

J’aurais bien aimé oublier ce qui avait eu lieu ce soir là, mais j’avais été bien trop choquée et apeurée pour que ça ne laisse aucune trace dans mon esprit. J’étais marquée à vie par cet événement, et honnêtement je n’avais jamais cru qu’un jour j’éprouverais du désir pour un homme. Celui-là m’avait tellement répugnée par sa manière d’agir que j’avais eu l’impression que j’allais voir les hommes comme des prédateurs pendant tout le restant de ma vie. Cependant avec Adam, il s’était passé quelque chose. J’avais été si à l’aise avec lui que je n’avais pas pensé une seule seconde à la peur que j’avais toujours eue de m’offrir à quelqu’un de cette manière-là.

Au contraire, j’avais vraiment aimé ce moment, et je n’avais pas regretté une seule seconde de m’être jetée dans ses bras de cette manière, juste après avoir consommé ma dose de drogue que j’avais mis tant de temps à enfin absorber. J’avais éprouvé autant de désir pour lui que nous n’avions même pas eu le temps de décider de quitter le squat pour trouver un endroit un peu plus confortable pour ce genre d’activité. Sur le moment, le canapé m’avait semblé plus que suffisant, parce que je n’aurais vraiment pas pu attendre une seconde de plus. Enfin bref, tout ça pour dire que si j’avais l’impression d’être attirée par lui, c’était très certainement parce qu’il avait été le seul jusqu’ici à me faire vivre un aussi bon moment.

Du moins c’était ce que je croyais, tout simplement parce qu’à ce moment-là je refusais encore de voir la vérité en face concernant ce que j’éprouvais réellement pour lui. J’avais peur de cette attirance, parce que je savais que je n’étais pas prête à l’accepter et à l’avouer. Du coup, je choisissais la facilité en me mentant à moi-même, quitte à tomber de haut le jour où je cesserais enfin de me raconter des histoires. Enfin pour l’instant je m’étais contentée d’essayer d’arrêter de le regarder aussi intensément, même si mes lunettes noires cachaient mon regard pétillant. En lui disant que parfois je n’avais pas très faim, Adam dut se dire que je pourrais peut-être ne pas terminer mon assiette. Je ris légèrement en hochant positivement la tête.

- Entendu, mes fesses et moi on ne bougera pas d’ici avant d’avoir terminé le repas.

J’étais quelqu’un de bien élevé – même si je le devais surtout à ma nourrice et non à mes parents – et je terminais toujours mon repas quand on m’invitait quelque part. D’autant plus que je savais que c’était tout sauf le jour pour énerver Adam. Et à cela s’ajoutait aussi le fait que je n’avais aucune envie de lui manquer de respect en laissant la moitié de mon assiette. Je l’avais rassuré une fois de plus en lui disant que je n’étais pas le genre de fille à me contenter de salade verte. Il avait directement répliqué qu’il l’avait remarqué, et je ne pus m’empêcher de rougir légèrement en pensant qu’il était bien placé pour le savoir. Adam avait absolument tout vu de moi, et il avait eu l’occasion de m’observer autant qu’il l’avait voulu.

Je n’étais pas gênée, mais le léger rougissement de mes joues était une réaction assez naturelle si on savait que ce qui s’était passé entre nous n’avait été en aucun cas quelque chose de planifié. Nous nous étions simplement contentés de suivre nos désirs, même si je devais avouer que j’y étais pour beaucoup dans tout ça. C’était moi qui avais fait le premier pas, et j’y étais allée plutôt fort pour commencer. Adam n’avait pas pu ne pas comprendre ce que je cherchais, et d’ailleurs il avait répondu à mes gestes de manière assez rapide, ce qui m’avait beaucoup plu. Il aurait pu essayer de me garder à distance pour me calmer, mais au lieu de ça il m’avait vraiment encouragée à continuer.

Mais il fallait vraiment que j’arrête de me repasser cette scène dans la tête, sinon j’allais devenir folle. Parce que plus j’y repensais, plus j’avais envie de revivre la même chose, et ce n’était vraiment pas sain de vivre sans cesse avec des désirs refoulés. Je savais qu’un jour je ne pourrais pas m’empêcher de le chercher à nouveau, et ce avec ou sans drogue. Cependant étant donné qu’on était à une table à la terrasse d’un bar, ce n’était pas vraiment le moment de songer à des choses pareilles. D’ailleurs, je fus soulagée quand Adam se mit à bouger pour sortir son paquet de cigarettes, me donnant autre chose sur quoi réfléchir que ces fameuses heures passées ensemble.

Je souris légèrement lorsqu’il le fit glisser vers moi après avoir allumé la sienne, et secouai légèrement la tête comme pour lui dire que j’appréciais qu’il m’en propose, mais que je n’y tenais pas. Les cigarettes, ce n’était pas comme la drogue : Au moins je ne me mettais pas à trembler quand Adam m’en proposait. Je n’éprouvais aucun manque spécifique par rapport au tabac et à la nicotine, même si j’en avais déjà fumé quelques fois dans ma vie. Je le vis chercher un cendrier du regard, pour ensuite le prendre et le poser sur notre table. Comme j’avais promis de ne plus lui faire la morale, je me mordillai instinctivement la lèvre inférieure pour ne pas faire mon commentaire habituel sur sa consommation de cigarettes.

Et puis, en fait, je n’avais aucune raison de me plaindre puisque cette odeur ne me dérangeait pas outre mesure. Je n’avais aucun problème avec le fait qu’il fume, c’était juste qu’auparavant je me servais de ça pour lui faire encore plus de reproches quand j’étais occupée à lui déballer ma précieuse morale. J’avais vraiment été la pire des emmerdeuses, en fait. Finalement, je haussai les épaules avant de prendre une cigarette que je calai entre mes doigts. Je la portai à mes lèvres avec un léger sourire, cherchant ensuite du regard le briquet qu’Adam venait d’utiliser. Décidément, aujourd'hui j’avais changé souvent d’avis en quelques heures. Mais je savais qu’il y avait une décision que je ne trahirais pas : C’était celle qui m’avait conduite à faire une promesse à Adam, que je comptais bien respecter.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyLun 27 Aoû - 16:30

Cette journée aurait pu être une journée vraiment géniale car il faisait beau, c’était calme et tout. Mais il y avait ce mal de crâne qui refusait de s’en aller et qui me rendait dingue ! D’habitude, les comprimés faisaient beaucoup plus d’effet que ça, mais là, aujourd’hui, il semblerait qu’ils aient décidé de ne pas agir pour me faire chier un peu. Enfin si le destin croyait qu’ainsi, je laisserai tomber l’alcool, bah il se trompait lourdement ! J’avais le droit de vivre moi aussi alors… Voilà ! Rien à faire du mal de tête qui ne passait pas. Ce n’était pas ça qui allait m’arrêter. Toujours est-il qu’heureusement que je n’étais pas devenu comme ma mère. Ah non, j’étais timbré mais pas à ce point là. C’était tellement ignoble l’état de ma mère que du coup, ô grand jamais je ne serais comme ça. Plutôt crever ! C’était peut-être radical, mais franchement, il n’y avait pas pire comme vie. Je le savais bien par expérience non personnelle. Quand on analysait bien, peut-être que ça devrait me convaincre de mener une vie plus saine mais non. Je connaissais mes limites et je savais ne pas les franchir, donc du coup, je ne m’en préoccupais pas de trop.

Enfin bon, pour en revenir à l’instant présent, j’avais été très clair avec Nina : soit elle mangeait toute son assiette, soit elle ne bougeait pas d’ici tant qu’elle ne l’aurait pas fini. Le pire, c’était que je ne plaisantais pas. Qu’elle ait cours ou pas, elle ne bougerait pas de là tant qu’elle n’aurait pas tout avaler. Je payais quand même donc j’aimais bien avoir pour mon argent. C’était comme mes clients. Ils voulaient en avoir pour leur argent en m’achetant de la drogue. Ce qui était tout a fait normal. Et bien là, c’était pareil. Ce n’était pas la même situation, mais le final était un peu le même niveau dépense d’argent. Je hochais la tête d’un air satisfait quand Nina accepta le contrat que je venais de lui faire. Il n’y avait aucune raison qu’elle refuse car cela aurait été la situation inverse, peut-être qu’elle aurait bien aimé, elle aussi, que l’assiette de la personne invitée soit vide à la fin. Il n’y avait rien de plus désagréable que de savoir qu’on avait dépensé des sous pour rien. Surtout quand on ne roulait pas encore sur l’or. Je ne me plaignais pas de la somme d’argent que je possédais, mais je savais que je pouvais être sur la paille d’un moment à l’autre alors ce n’était pas le moment de faire n’importe quoi.

« Alors on va bien s’entendre »
répondis-je.

Je disais ça parce qu’elle promettait d’être moins chiante, mais aussi parce qu’elle allait manger tout ce qu’elle avait commandé. Et puis, elle n’avait franchement pas besoin de me dire qu’elle n’était pas du genre à manger peu parce que c’était une chose que je savais déjà. Quand on voyait une fille en tenue d’Eve, c’était dur de ne pas remarquer sa morphologie. A moins d’être aveugle, mais les aveugles pouvaient toujours toucher pour se rendre compte de la chose. Néanmoins, même à travers mes lunettes de soleil, j’avais remarqué ses joues prendre une légère teinte rosée. Cette réaction m’arracha un léger sourire avant que je ne sorte mon paquet de clopes pour en fumer une. On disait qu’il ne fallait pas fumer avant de manger car ça coupait l’appétit. J’ignorais où ils avaient vu ça, mais moi, ça ne me retirait rien du tout. Quand j’avais faim, je pouvais faire n’importe quoi, ça ne changeait rien du tout. D’ailleurs, en parlant de faim, la mienne se réveillait. Je n’avais rien avalé depuis la veille au soir, donc normal que mon estomac se réveille au bout d’un moment. Mais maintenant, il fallait attendre qu’on nous apporte notre commande.

La jolie rouquine avait d’abord refusé le paquet de cigarettes que je lui proposais et je ne m’en offusquais pas. Après tout, elle faisait ce qu’elle voulait c’était son problème. Moi, j’avais juste proposé pour être poli. J’avais bien remarqué son mordillement de lèvre quand j’avais déposé le cendrier à notre table. Décidemment, faire des réflexions et des remarques, c’était plus fort qu’elle. Enfin là, elle n’avait rien dit donc du coup, j’allais faire pareil et ne rien dire. Habituellement j’étais du genre provocateur donc en temps normal, je lui aurais sorti une phrase du genre : « Allez, vas-y, balance ! » mais là, j’avais trop mal au crâne pour ça. La clope allait peut-être faire passer tout ça, même si j’en doutais sincèrement. Qui vivra, verra de toute façon. Et puis, même si ça ne faisait rien du tout, ce n’était pas grave. Au point où j’en étais, un peu plus ou un peu moins, quelle différence ? Toute façon, ça passerait qu’une fois que je serais au lit pour dormir. Je me connaissais !

Finalement, Nina prit une cigarette de mon paquet. Bon, bah voilà, ça c’était fait aussi. Ca ne me dérangeait pas d’être le seul à fumer, mais bon, je lui avais tendu le paquet alors… Décidemment l’appel au vice était pas mal fort. Bon, au moins, elle ne s’était pas mise à trembler de partout comme la dernière fois que je lui avais mis ses pilules habituelles dans la main. Non parce que si ça avait été le cas, on nous aurait regardé bizarrement. Il n’y avait rien de tel qui m’énervais le plus. Ca et bien d’autres choses en fait, mais bon. Pas ma faute si j’étais impulsif. J’étais né comme ça et je resterai comme ça pour le moment du haut de mes vingt-trois ans. Quoi que ce n’était même pas sur que les gens changent en fait, même si on disait qu’avec l’âge on changeait de caractère. Et bah moi, j’espérais que le mien n’allait pas changer parce que je m’aimais bien comme ça ! C’était très important de s’aimer parce que sans ça, on ne pouvait aimer personne. C’était assez philosophique, mais il y avait une phrase qui disait : « Aime-toi, toi-même, si tu veux un jour aimer les autres ».

Voyant qu’elle était entrain de chercher mon briquet, je pris mon paquet et le sorti de parmi les cigarettes. Je l’allumais, laissant la petite flamme sortir et la plaçais au niveau du bout de la cigarette. J’attendis tranquillement que la cigarette de Nina soit bien allumée pour faire disparaître la petite flamme et ranger mon briquet à sa place. Je me reposais à nouveau sur ma chaise de la même façon que précédemment tout en profitant de la légère brise qui coupait un peu de la chaleur. Ce n’était pas comme si je n’étais pas habitué aux journées canicules de Barcelone étant donné que j’avais grandi ici mais il fallait bien admettre que les belles journées étaient beaucoup plus sympas quand il y avait de l’oxygène à respirer plutôt que rien du tout. Mais je n’allais pas me plaindre. Il faisait beau, tout allait bien… Que demander de plus ? Excellente question ! Le calme régnait jusqu’à ce que mon téléphone portable se mette à sonner. Je le sortis de ma poche et rien qu’à voir le mot « Maman » d’écrit, je lâchais un soupire. Je posais mon téléphone sur la table avec un « Fais chier ! » et laissais sonner. Je savais déjà ce qu’on me voulait alors pourquoi est-ce que je me casserai la tête à répondre ?
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyDim 23 Sep - 13:18

Si dans un premier temps j’avais décidé de ne pas fumer, j’avais finalement changé d’avis en voyant Adam allumer sa cigarette. Je n’étais pas ce qu’on pouvait appeler une accro à la nicotine, mais c’était encore une substance nocive à laquelle j’avais du mal à résister une fois qu’on me la mettait sous le nez. Evidemment mes réactions n’étaient rien comparées à celles que j’avais quand j’étais en manque de drogue, mais j’avouais que j’étais tout de même souvent trop faible pour ne pas choisir de fumer quand on me le proposait. Je savais tout de même qu’un jour je devrai apprendre à me contrôler, parce que je refusais de finir avec un cancer dans quelques années.

Je tenais à ma vie, et aussi à l’état de mon corps. Jusqu’ici l’alcool, la drogue et la nicotine n’avaient pas vraiment laissés de traces sur moi. Mais combien de temps allais-je encore pouvoir en profiter sans devoir subir d’effets secondaires ? Pas longtemps à mon avis. J’avais peut-être été de mauvaise foi la dernière fois, quand j’avais dit à Adam qu’il ferait bien d’arrêter tout ça avant de devenir moche, même si actuellement c'était tout le contraire. Mais en fin de compte j’avais raison. Il fallait juste que moi aussi je respecte mes conseils, histoire qu’ils valent vraiment quelque chose. Cependant, je décidai de profiter de ma cigarette sans me faire de souci pour cette fois-ci. Je m’étais mise à chercher le briquet du regard, mais Adam fut plus rapide que moi.

Je souris légèrement alors qu’il venait placer le briquet sur le bout de la cigarette que je tenais entre mes lèvres. Une fois qu’elle fut allumée, je le remerciai pendant qu’il rangeait son briquet. Maintenant que j’étais en train de salir mes poumons avec cette saleté, je me rendais vraiment compte que cela faisait longtemps que je n’avais plus rien fumé. Bon, après, je n’étais pas non plus un modèle de perfection étant donné qu’il m’arrivait fréquemment de me droguer. J’avais beaucoup de défauts de ce côté-là, notamment parce que j’étais partie de chez moi alors que j’étais encore très jeune. Devoir se débrouiller seul faisait souvent tomber les gens dans de sales combines, et je n’avais pas fait exception.

En même temps je ne pouvais m’en vouloir qu’à moi-même, parce que j’avais pris seule cette décision de quitter la maison de mes parents. Il était clair qu’eux aussi était tout de même responsables du choix que j’avais fait - plus par dépit qu'autre chose - mais si j’avais basculé dans la drogue et tout le reste je ne pouvais que me considérer comme seule responsable. Personne ne m’avait obligée à consommer, j’avais juste été faible devant tant de tentation et de curiosité. J’avais pourtant bon espoir de m’en sortir un jour, et le plus tôt serait le mieux. Comme je l’avais dit, je tenais à ma vie, même si celle-ci était loin d’être très saine en ce moment. Enfin, personne n’était parfait. Surtout pas moi.

Je profitais tranquillement de la cigarette qu’Adam m’avait offerte, ainsi que du calme, lorsqu’une sonnerie retentit. C’était manifestement celle du téléphone de celui qui était assis en face de moi, étant donné que le son venait de sa poche. Je vous avais déjà dit que j’avais une logique implacable, non ? Je ne fis aucun commentaire, jusqu’à ce qu’il jette presque son téléphone sur la table en pestant. Mon regard fut évidemment attiré par l’écran de celui-ci, sur lequel je pus lire « Maman ». Pour une fois je n’avais pas cherché à le savoir, c’était juste qu’en jetant le portable de cette manière face à moi, je ne pouvais que remarquer ce qu’il était inscrit sur l’écran qui indiquait le nouvel appel.

Je ne prononçai aucun mot, jusqu’à ce que finalement la sonnerie s’arrête. Manifestement Adam n’avait aucune envie de parler à sa mère. Et oui, ma logique implacable avait encore une fois frappé. Derrière mes lunettes, je me mis à fixer les traits de son visage. Son expression avait changé, parce qu’il semblait vraiment énervé par la situation. Malgré moi, je ne pouvais pas m’empêcher de me faire du souci pour lui, me disant que cet énervement n’arrangerait rien à son mal de tête. Oui, je tenais déjà beaucoup à lui au point de me tracasser pour son bien-être. Mais ça je ne cherchais pas à le nier. Ce que je me cachais, c’était tous les autres sentiments que j’avais envers lui.

Ceux-là je les avais enfouis bien profondément en moi, préférant les ignorer. J’étais en train de me demander si j’avais le droit de poser une question ou non, ou si je devais éviter d’aborder le sujet avec lui. Finalement, j’arrêtai de me torturer intérieurement, me disant que s’il avait permis que je lise le nom affiché sur l’écran de son portable, c’était qu’il ne voyait pas vraiment d’inconvénient à ce que je lui en parle. Après je pouvais très bien me tromper, mais qui ne tentait rien n’avait rien. Et puis, j’avais sincèrement envie d’en apprendre plus sur lui. Sa personnalité m’attirait, comme tout chez lui d’ailleurs. J’avais cette envie de savoir ce qu’il vivait, et je ne pouvais pas le cacher. Je lui souris de manière gênée avant de prendre la parole.

- Ta mère te mène la vie dure ?

Si c’était le cas, alors je ne pouvais que le comprendre. J’avais moi-même eu beaucoup de conflits avec mes parents, alors généralement je pouvais imaginer que les autres vivent parfois la même chose. Cependant je ne connaissais rien de la vie d’Adam, alors je ne pouvais pas me permettre de poser un jugement pour le moment. Mais cette conversation était une occasion d’en apprendre plus sur lui. En fait, depuis que je lui avais fait cette promesse de me freiner sur mes discours moralisateurs, je me sentais vraiment bien avec lui. Quand on ne se chamaillait pas, j’appréciais vraiment le fait de passer un peu de temps avec lui. J’ignorais si Adam ressentait la même chose, mais au fond de moi je l’espérais vraiment.

Il avait pris une place importante dans ma vie depuis quelques temps, même si je ne m’en rendais pas forcément compte. Si seulement j’avais eu un peu de jugeote, je me serais rendue compte que je m’étais fortement attachée à Adam, au point de le voir comme une personne essentielle. C’était tout récent, et c’était sans doute pour cette raison que je refusais de voir la vérité en face. Pour moi tout allait trop vite dans mon esprit depuis qu’on avait couché ensemble. Je devais me freiner, et j’en avais conscience. Cependant je n’y parvenais pas, tout simplement parce que mes yeux et mon attention étaient en permanence rivés sur lui lorsqu’il était là.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyVen 12 Oct - 15:11

Je n’étais pas spécialement surpris que Nina accepte de prendre une cigarette au bout du compte. Même si elle n’y était pas accro comme à la drogue, même si elle s’était évertuée à essayer de me faire croire le contraire, tout ce qui était tentant était à prendre. Elle avait encore du mal à tenir son « non » qui pourtant semblait plutôt catégorique, même si elle n’avait fait que secouer la tête. Je ne cherchais pas du tout à la forcer à continuer ses consommations car, honnêtement, un client de plus ou de moins, quelle différence ? Mais je ne cherchais pas non plus à la faire arrêter. Ce n’était pas mon boulot. Le mien, c’était de vendre de la drogue pour pouvoir avoir de l’argent et m’en sortir, comme la quasi-totalité de ceux qui dealaient. Dire ça donnait l’impression qu’on forçait aussi les gens à nous prendre en pitié alors qu’en fin de compte, c’était la seule chose qui nous énervait. Qui m’énervait pour être plus clair. Je n’avais pas besoin qu’on s’apitoie sur mon sort ! Essayez de vous apitoyer sur le sort d’une prostituée… c’est un coup de talons dans les bijoux de famille qu’on se prenait !

Je n’en connaissais pas beaucoup qui faisaient ça réellement pour le plaisir. Quoi que… j’en avais déjà entendu qui affirmait que la prostitution. Cette fille là avait déclaré « Quoi de mieux que de se lier à personne et baiser autant qu’on le souhaite ». Je n’avais jamais réellement cherché à comprendre pourquoi cette fille était tellement contente d’être une prostituée. En même temps, je m’en foutais, je devais bien l’avouer aussi. Chacun sa merde, comme qui dirait. J’assumais ma vie et je voulais m’en sortir seul donc je n’avais pas besoin qu’on me vienne en aide en me disant : « Mon pauvre chou, je vais t’aider, t’inquiète pas ! ». C’était la dernière chose au monde que je souhaitais, et encore… j’étais tout à fait capable de refuser, même si je me trouvais dans une merde pas possible et dans laquelle il m’était impossible de m’en sortir ! J’étais têtu et ça, beaucoup de gens s’en étaient rendu compte sans que je n’aie besoin de le souligner. En même temps, c’était tellement visible aussi qu’il n’y avait pas besoin de le crier sur tous les toits pour que tout le monde le sache.

Mon mal de crâne continuait de me tambouriner dans le cerveau, mais j’eus réellement l’impression qu’il s’accentua quand je vis qui m’appelait. Ma mère ne pouvait pas mieux tomber. Quand je disais que j’aurais mieux fait de rester coucher à dormir… je n’aurais pas entendu cette fichue sonnerie si je dormais. Ou alors, je n’aurais même pas cherché à savoir qui s’était en laissant sonner sans regarder qui était celui ou celle qui troublait mon sommeil. Mais là, j’avais regardé parce que j’étais disposé à répondre au téléphone. Sauf qu’en fait, non. Je savais à l’avance ce que ma mère allait demander et je n’avais pas envie de me prendre la tête maintenant. Demain, peut-être, quand mon cerveau aurait décidé de filer droit et d’arrêter cette migraine de tous les diables. Bon, je ne pouvais que m’en prendre à moi-même, je devais bien l’avouer aussi. J’avais bu jusqu’à oublier une grande partie de la soirée, donc c’était que j’étais responsable. Mais bon, un peu plus ou un peu moins… Peut-être que je tomberais sur quelqu’un qui me dirait ce que j’avais fait et dont je ne me souvenais pas.

Quand je jetais mon téléphone sur la table, celui-ci glissa un peu vers Nina. Enfin, tout du moins, assez pour qu’elle puisse voir qui m’appelait. Ce n’était pas du tout mon attention qu’elle voit qui m’appelait, mais je n’avais rien à cacher alors elle pouvait bien voir que c’était ma mère. Surtout que ce n’était pas comme si c’était quelqu’un d’ultra important et dont il fallait absolument cacher la vérité. Oui, j’avais une mère, et alors ? Comme tout le monde ! J’aurais simplement aimé que celle-ci ne soit pas la mienne. Sauf que bien évidemment, on ne choisissait pas sa famille. Ce serait trop beau ! Enfin, heureusement qu’on pouvait choisir les gens qui nous entouraient parce que sinon, on vivrait vraiment une vie de merde ! Je tirais une bouffée un peu plus longue que la ‘normale’ sur ma cigarette pour me calmer. La nicotine avait des effets un peu bizarres et contradictoires, mais bon… Tant que ça me permettait de ne pas péter mon câble devant tout le beau peuple… on allait faire avec. En plus, je faisais ça, j’allais encore avoir plus mal à la tête alors non merci ! J’allais rester zen.

Enfin, la sonnerie s’arrêta, mais je ne cherchais pas à récupérer mon téléphone pour autant. Il pouvait très bien rester là, il n’allait pas disparaitre en prenant ses jambes à son cou. Puis toute façon, je le surveillais, donc personne ne pourrait me le piquer sans se prendre un coup dans la bouche. Machinalement, je m’étais mis à regarder les gens qui passaient dans la rue, sans vraiment les regarder en fait parce que je ne regardais, ni ne cherchais personne en particulier. De ce fait, je laissais un peu tomber Nina qui était toujours assise en face de moi avec ses lunettes de soleil sur le nez. J’avais besoin de quelques secondes pour me calmer, même si je n’étais pas ce qu’il y avait de plus calme depuis ce matin, mais au moins faire partir l’énervement que faisait naître ma mère en moi. Enfin, il ne fallait pas que je me leurre, ma mère allait me harceler, du coup, il allait falloir que je passe chez elle pour lui apporter ce qu’elle désirait. J’avais essayé de couper les ponts avec elle, mais la seule fois où j’avais changé de numéro de téléphone sans lui donner le nouveau, on m’avait appelé en urgence de l’hôpital parce qu’elle avait essayé de mettre fin à ses jours. Enfin… ça ne changeait pas trop du quotidien avec tout l’alcool qu’elle pouvait ingurgiter dans la journée… elle finirait bien par se tuer à un moment ou un autre. Ce n’était qu’une simple question de temps.

Je reportais mon attention sur Nina quand elle se mit me parler de ma mère. Je levais les yeux au ciel. Je savais que ça ne se voyait pas étant donné que j’avais mes lunettes de soleil sur le nez, mais je l’avais fait. Pourquoi est-ce qu’on était toujours obligé de parler de truc qui fâchent, hein ? Avant, la rouquine me gonflait parce qu’elle me servait ses discours à la noix à propos de la drogue, alors elle n’allait pas commencer à me gonfler en me parlant de ma mère, quand même ? Parce que si c’était le cas, je lui filais vingt euros pour qu’elle paye son repas et je me tirais ! Et j’étais tout à fait capable de le faire. Enfin bon, dans un sens, elle ne pouvait pas non plus savoir tout ce que je vivais étant donné que je n’en parlais à personne, sauf mes grands-parents, mais eux, c’était différent étant donné qu’ils m’avaient élevé et savaient parfaitement bien comment était ma mère depuis que mon père était décédé. Si je n’en parlais pas, c’était parce que je n’avais pas envie d’en parler, mais ça aussi, elle ne pouvait pas le savoir… enfin, avec la façon dont j’avais balancé mon téléphone… elle aurait dû le comprendre, non ?

« Non, sauf quand elle a besoin de quelque chose. »

Ma voix s’était faite un peu sèche et j’espérais vraiment que Nina n’allait pas me poser d’autres questions car j’allais réellement lui filer son billet de vingt et m’en aller. Dans un sens, je n’entendais jamais parler d’elle, sauf quand sa réserve d’alcool était vide. Quand je restais pendant une semaine sans avoir de ses nouvelles, je ne m’affolais pas plus que ça pour la simple raison qu’avec elle « pas de nouvelle, bonne nouvelle » prenait réellement tout son sens ! Elle ne démentait pas la théorie. Et puis le jour où elle le démentirait, ça me ferait ni chaud ni froid pour la simple et bonne raison que je m’en moquais totalement. On ne pouvait pas dire que je portais de l’amour pour ma mère. D’ailleurs, dans ma tête, je n’en avais pas pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait jamais eu cette place dans ma vie. Enfin, au début peut-être, mais c’était trop lointain pour que je m’en souvienne réellement…

Le serveur, qui était venu prendre nos commandes, arriva avec un plateau à la main. Je distinguais ce que nous avions choisi, Nina et moi, ainsi que mon verre de Coca-Cola. Pendant qu’il déposait le tout sur la table afin que nous puissions enfin avaler quelque chose, j’écrasais ma cigarette dans le cendrier que j’avais piqué à la table d’à côté, toujours vide. Généralement, j’évitais de fumer avant de manger parce que ça coupait l’appétit, mais là, j’aurais pu en fumer dix que ça n’aurait rien fait du tout parce que depuis la veille au soir, je n’avais rien avalé, mis à part un café bien corsé pour me réveiller un minimum au sortir du lit. Je regardais mon plat pendant quelques secondes avant d’attraper mes couverts et de souhaiter un bon appétit à la rouquine.
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyJeu 22 Nov - 18:25

J’avais parfois beaucoup de mal à cerner Adam. Il me donnait l’impression d’être ouvert à la conversation et de me tendre des perches pour me dire que j’avais le droit de lui poser des questions, puis dès que je me lançais il se refermait complètement et il était à la limite de m’envoyer voir ailleurs. J’aurais pu être très vexée par ce genre de réaction, surtout qu’il avait déposé son portable sur la table presque de manière à ce que je puisse voir le nom de sa mère inscrit sur l’écran. Mais je refusais de me vexer pour ça, même si j’avouais avoir envie de dire à Adam qu’il était vraiment très énervant quand il s’y mettait. Un coup c’était oui, un coup c’était non… Il était vraiment compliqué comme garçon.

Pourtant j’étais certaine que s’il arrêtait de laisser son mauvais caractère prendre le dessus, on pourrait très bien s’entendre. Surtout maintenant que j’avais décidé de le laisser tranquille avec mes questions et ma morale à deux balles. Enfin, j’évitai de me vexer et je me contentai de ne rien répondre puisqu’Adam m’avait bien fait comprendre qu’il n’avait aucune envie de poursuivre la conversation sur le sujet. Je mettais ça sur le compte de son mal de crâne, mais dans tous les cas je savais qu’il avait un caractère assez fort. Ce qui ne me déplaisait pas, en fait. Sauf quand j’en étais la cible, cela allait de soi. Qui serait ravi de se faire remballer de cette manière ? Personne.

Sans m’en rendre compte, je tirai deux bouffées un peu plus rapides sur la cigarette que je tenais entre mes doigts. Certes, j’avais décidé de ne pas me vexer, mais Adam m’avait tout de même un peu cassée avec le ton sec avec lequel il m’avait répondu. J’avais aussi ma fierté, et je n’aimais pas qu’on me parle comme ça. Ce qui était plutôt logique. Mais bon comme c’était lui, je savais qu’il n’y avait rien d’anormal à ce qu’il me parle de cette manière.Evidemment, il n’était pas désagréable habituellement, c’était juste que là je comprenais que son mal de tête l’empêchait d’avoir un peu de patience avec moi. C’était dommage, mais bon je n’avais pas d’autre choix que de m’y faire.

Au bout de quelques secondes, quand mon léger énervement s’évanouit, je retrouvai mon sourire. Le serveur venait d’arriver avec les assiettes, et je pris le temps de terminer ma cigarette avant d’en écraser le reste dans le cendrier, à l’instar d’Adam. Je répondis bien entendu à son bon appétit, mais je décidai de ne plus prononcer un mot pendant le reste du repas. Si je l’ennuyais autant lorsque je parlais, il n’y avait aucune raison que mon silence le perturbe, n’est-ce pas ? Enfin ce n’était pas parce que je me taisais que j’avais décidé de faire la tête et de ne plus lui adresser la parole jusqu’à la fin de la journée. Après… Je devais avouer que ce silence n’était pas non plus innocent.

Ne rien dire, c’était aussi une manière de protester. Si j’avais besoin de faire la grève de la parole pendant que nous mangions, pour qu’il se rende compte que je n’avais pas cherché à l’énerver en lui parlant mais simplement à faire la conversation, et bien alors je le ferais. J’aimais beaucoup Adam – peut-être même un trop, ou en tout cas beaucoup plus que ce que je voulais bien l'admettre – mais il faudrait que tôt ou tard il se rende compte que j’essayais simplement d’être sympa avec lui. J’étais peut-être un peu maladroite, mais pourtant j’avais l’impression que mes efforts ne devaient pas passer inaperçus. Durant ce joyeux monologue intérieur, je commençai silencieusement mon plat.

J’avais bon espoir qu’Adam soit de meilleure humeur après le repas. Après tout, malgré le fait qu’il ne semblait avoir aucune envie d’être sympathique, il m’avait tout de même invitée à déjeuner. Rien ne l’avait obligé à le faire, et il aurait très bien pu me laisser assise au pied de mon arbre et partir aussi sec de l’Université. C’était pour ce genre de choses que je ne pouvais m’empêcher de penser qu’Adam était une personne très complexe. Si je l’énervais tant, pourquoi m’avait-il emmenée ici ? Il devait être masochiste pour vouloir me garder près de lui alors qu’il aurait pu tout simplement me laisser là-bas. Même si je me posais toutes ces questions, j’étais plutôt contente d’être ici avec lui.

Certes nous étions en train de manger en silence comme deux enfants qui étaient en train de se faire la tête, mais je savais que cette situation n’allait pas durer bien longtemps. Adam pouvait penser ce qu’il voulait, nous avions beaucoup de choses en commun. Notre caractère un peu fort en faisait partie. Et puis si nous étions en train de déjeuner ensemble, c’était que d’un côté la présence de l’autre était un peu désirée. C’était peut-être totalement inconscient, mais pour moi nous n’aurions pas été ici s’il n’y avait eu aucune raison à cela. Oui, j’analysais tout. Selon moi, chaque situation avait une signification. D'ailleurs, on me reprochait souvent de vouloir réfléchir à propos de tout, et de parfois trop penser.

Mais la plupart du temps il se trouvait que j’avais raison à propos des conclusions que je tirais de telle ou telle situation, ou des paroles que quelqu’un avait eues. Même si je ne disais toujours rien, cela de m’empêchait pas d’apprécier le repas. Je jetais de temps à autre un regard à Adam, histoire de voir si les traits de son visage se détendaient un peu. Mon léger sourire ne m’avait plus quittée depuis que j’avais décidé de ne pas me froisser vis-à-vis de la manière qu’il avait eue de me répondre. Je n’étais pas quelqu’un d’extrêmement susceptible, et aujourd’hui ne faisait pas exception. En ce moment, tout ce que j’espérais était que le mal de crâne d’Adam finisse par disparaître.

J’avais envie de voir le vrai Adam, celui avec qui j’aurais pu très bien m’entendre dès le départ, si seulement je n’avais pas essayé de lui faire la morale sans arrêt. C’était ce jeune homme là que j’appréciais, pas le vieux grognon que j’avais actuellement en face de moi. Cette pensée me fit sourire un peu plus, alors que je continuais à manger. Enfin, même si je n’avais pas pu m’empêcher de le qualifier intérieurement de ‘grognon’, je lui pardonnais bien volontiers son état actuel. Tout le monde avait déjà connu un lendemain de soirée durant lequel avoir la tête comme un seau l’avait mis de très mauvaise humeur. Et puis, même si jamais je ne l’admettrais, je pardonnais absolument tout à Adam.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMar 4 Déc - 20:16

Je n’ignorais pas que je n’avais pas un caractère facile, mais je n’avais pas spécialement envie de parler de ma vie et encore moins de ma mère. Tout ce que je pensais d’elle était très loin d’être positif étant donné l’enfer qu’elle avait réussi à me faire vivre un véritable enfer et elle continuait toujours. Même en essayant de couper les ponts une bonne fois pour toute, ça ne faisait qu’empirer les choses. Du coup, je n’avais vraiment d’autre choix que de m’occuper d’elle. Si je pouvais, il y aurait longtemps que je l’aurais abandonné pour qu’elle se démerde. Son sort, même si je m’occupais d’elle et que je venais quand elle m’appelait, il m’importait peu. Il pouvait lui arriver n’importe quoi, ça ne m’empêcherait pas de dormir la nuit. Je pouvais choquer les gens en disant ça et j’en avais déjà choqué plus d’un, mais je m’en moquais. On pouvait dire que j’étais sans cœur etc… ça n’avait absolument aucune importance. Je pensais à ma pomme avant de penser à celles des autres.

Absolument personne ne pouvait comprendre ce que j’avais pu vivre avec celle qui m’avait mis au monde. Limite, il fallait avoir vécu mon calvaire pour pouvoir comprendre et nous n’étions franchement pas nombreux à avoir eu une mère qui se mettait raide morte à cause de l’alcool tout en se lamentant sur la disparition de son mari et sans penser à son fils qui voyait le spectacle sans trop savoir quoi faire d’autre que d’aller dans sa chambre et appeler au secours ses grands-parents pour qu’ils viennent le chercher. Quelque part, heureusement que mon grand-père m’avait appris à composer leur numéro de téléphone parce que sinon, je n’aurais jamais su comment faire pour m’en sortir. Ah si, comme tout enfant, j’aurais tranquillement attendu, quitte à crever de faim de peur d’aller demander quelque chose pour éviter que ma mère ne se mette à crier des choses incompréhensibles.

J’avais mes raisons de ne pas vouloir m’étendre sur le sujet. Et même si j’avais répondu brièvement à la question que Nina m’avait faite, je n’avais pas envie de donner d’autres détails et il semblerait qu’elle ait capté l’information car elle n’ajouta rien d’autres. C’était tant mieux. Après je savais que j’étais loin d’être cool, mais il y avait des sujets qui fâchaient plus que d’autre. A la rigueur, j’en étais presque plus enclin à ce qu’elle recommence ses sermons sur la drogue plutôt que de me poser des questions sur ma famille quasiment inexistante. Oh bien sur, je ne me plaignais pas d’avoir uniquement mes grands-parents. Au contraire, on ne pouvait pas rêver mieux qu’eux et ils m’avaient sorti de la merde dans laquelle j’étais étant gamin. Je ne comptais que sur eux si jamais j’avais un souci, même si je détestais être dépendant des gens. Mais avoir un petit bout de famille ça suffisait amplement. Ma mère ne faisait plus partie de ça depuis longtemps pour moi.

Je terminais ma cigarette avant de d’écraser le mégot dans le cendrier que j’avais volé à la table de derrière. Je restais dans la même position que plus tôt, avachi contre mon dossier de chaise. Je regardais un peu les gens passer sans vraiment trop les regarder en fait. C’était plus un tic humain. Tout le monde regardait à un moment donné les gens qui passaient. Je ne faisais pas exception à la règle. J’avais vaguement conscience que Nina était fâchée par la façon dont je lui avais répondu, mais en même temps, je n’avais pas non plus cherché à le dire en douceur. J’avais trop mal au crâne pour ça, même si ça n’excusait rien. Je ne pouvais pas tout mettre là-dessus. Mais franchement, quand on venait à essayer de me parler de quelque chose qui m’insupportait, j’avais tendance à être un peu sec dans mes réponses. Et puis, ça faisait des lustres que j’étais comme ça, donc, je n’allais pas chercher à changer maintenant. Du haut de mes vingt-trois ans, c’était un peu trop tard. C’était comme les maladies, plus c’était pris tard, plus c’était impossible de les soigner.

L’attente des plats se termina quand le serveur apparut avec nos assiettes. Je me redressais légèrement sur ma chaise, histoire de me mettre correctement et attrapais mes couverts avant de lancer un « bon appétit » que Nina me rendit. Le reste se fit en silence. Ca ne me gênait pas. Je mangeais tranquillement mon assiette, essayant de zapper un peu ce mal de crâne. C’était en y pensant un max qu’il s’accentuait toujours donc autant essayer de l’oublier, même s’il était assez puissant pour qu’on ne le zappe pas comme ça. Il était encore pire qu’une moule accrochée à son rocher… Il fallait presque un tank pour le déloger. Enfin bon, je l’avais bien cherché dans un sens du coup, je devais assumer. Ca me mettait vraiment de mauvais poils d’être comme ça et c’était les autres qui en pâtissaient. D’ailleurs, Nina me le faisait bien comprendre en ne décrochant pas un mot. Mais si elle voulait faire la gueule et bien qu’elle le fasse. Ca n’allait pas vraiment m’empêcher de dormir cette nuit. Surtout crever comme j’étais.

Je ne pus m’empêcher de lever, à un moment, la tête vers Nina qui semblait me regarder et qui souriait comme une bienheureuse. J’arquai un sourcil par automatisme. Qu’est-ce qui pouvait bien la faire sourire comme ça ? Y avait-il quelque chose qui se déroulait derrière moi dont je n’étais même pas conscient ? Je me retournais pour voir, mais il semblerait qu’il n’y avait rien de spécial derrière moi. La table était même vide. Je tournais de nouveau la tête face à moi et la rouquine continuait de sourire. Okaaaaaaaaaaaaaaaaaaaay…. C’était quand même flippant ce sourire ! J’en étais à la limite de me croire au rayon poupées avec toutes ces figurines figées en souriant. Je détestais ce rayon-là. J’avais plus l’impression d’être observé qu’autre chose. Bon, il fallait avouer aussi que j’avais eu la malchance de regarder Jeux d’Enfant avec Chucky quand j’étais gamin donc ça n’aidait pas vraiment avec tout ce qui était poupée. Bon, c’était aussi comme le rayon poissons… Beurk ! Je détestais ça ! Je trouvais ça plus que glauque en fait. C’était pareil, j’avais la même impression qu’on me suivait du regard alors qu’ils étaient morts.

Je ne pouvais pas me taire plus longtemps face au sourire de Nina. Surtout que je n’avais aucune explication à ce qu’elle sourit comme ça. Etait-ce moi qui la faisais sourire ? Si c’était le cas, là, c’était plus du foutage de gueule parce qu’on ne pouvait pas dire que j’étais du bon poil du coup, c’était un peu comme si on se moquait de moi. Je n’aimais pas ça du tout, mais au fond, je me disais que se moquer de moi n’était pas vraiment dans les projets de Nina. Surtout pas après m’avoir annoncé qu’elle ne m’embêterait plus à propos du deal de drogue que je faisais ainsi que l’éventuelle consommation. Je terminais ma bouche, parce qu’on m’avait toujours appris que c’était très impoli de parler la bouche pleine, avant de demander :

« Quoi ? Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? »

Je n’avais pas demandé ça méchamment. C’était réellement une interrogation. Il n’y avait aucune tonalité de mauvaise humeur. Je n’avais pas envie d’être désagréable de toute la journée du coup, il fallait bien que je fasse un petit travail sur moi-même pour arranger les choses, non ? Et c’était précisément ce que j’étais entrain de faire. La rouquine ne pouvait pas savoir tout ce que j’avais vécu avec ma mère ou bien avec ma famille, du coup, elle ne savait pas que ce sujet-là me mettait hors de moi. Je soufflais un grand coup avant de parler à nouveau :

« Ecoute, c’était pas contre toi que je me suis énervé, mais je supporte pas parler d’elle pour des raisons qui ne regardent que moi. »
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyJeu 6 Déc - 14:08

Nous mangions toujours en silence, et je ne quittais pas mon léger sourire. Je n’étais pas non plus en train d’arborer un sourire jusqu’aux oreilles, mais les traits de mon visage étaient plutôt sereins. J’aurais pu m’énerver à force d’entendre Adam me remballer à chaque fois que j’essayais de lancer une conversation, mais au lieu de ça je préférais rester zen et simplement attendre que son mal de tête se calme un peu. Si je me mettais à me plaindre, rien n’allait s’arranger ; voire pire, tout cela allait empirer. J’avais donc préféré me taire, et profiter de mon repas dans un silence presque complet. Je me concentrai donc sur le contenu de mon assiette, que j’appréciais de toute façon.

Il fallait avouer que ce bar-restaurant ne servait pas de mauvaises choses. D’ailleurs si un de ces jours j’avais une fringale pendant le temps de midi, il était bien possible que je revienne y faire un tour. Je n’étais pas du genre tête en l’air, sauf en ce qui concernait la nourriture. J’oubliais assez fréquemment de prendre quelque chose à grignoter en cas de petite faim entre mes cours. Enfin, pour aujourd’hui, ce n’était pas le cas. J’avais bien expliqué à Adam que je ne mangeais pas beaucoup entre les cours ces temps-ci, tout simplement parce que je n’en avais pas spécialement envie et que je préférais me détendre au pied de mon arbre tout en attendant que les cours reprennent.

Mais bon, même si je n’avais pas vraiment prévu de manger à la base, je me rendais compte que je profitais pleinement du repas que j’avais commandé. L’appétit venait en mangeant, c’était bien connu comme dicton après tout. Comme je jetais de temps à autre de rapides coups d’œil à Adam, je ne pus m’empêcher de le voir se retourner en se demandant ce que je pouvais bien regarder en souriant comme ça. Cela ne fit qu’agrandir légèrement mon sourire, puisque je me doutais qu’il n’était pas certain que c’était bien lui que je regardais. D’où l’avantage de porter des lunettes de soleil noires. Je ne dis rien, jusqu’à ce qu’il se décide à finalement me demander pourquoi je souriais.

Décidément, il n’était jamais content. Quand je parlais, ça ne lui allait pas ; et quand je me taisais, il trouvait encore quelque chose à dire sur mon sourire. Au lieu de râler, je me contentai de hausser très légèrement les épaules, lui répondant gentiment que je ne faisais que profiter de ma journée. C’était vrai après tout, je ne faisais qu’apprécier l’instant présent, sans prise de tête et sans tracas. Et contrairement à ce qu’il avait sans doute pensé, je ne me fichais pas du tout de lui. Je ne riais pas, d’ailleurs. Je ne faisais que sourire en profitant de mon repas, et des rayons du soleil. Quelques secondes après lui avoir donné ma réponse, Adam souffla un grand coup avant de m’avouer quelque chose.

J’appréciais le fait qu’il s’excuse à demi-mot. Au moins, cela prouvait qu’il s’était rendu compte du fait qu’il m’avait carrément envoyée voir ailleurs lorsque j’avais osé parler de sa mère. Comme quoi, il avait beau parfois avoir un mauvais caractère, au moins on pouvait dire qu’il savait prendre sur lui pour essayer d’arranger un peu les choses. Et le fait qu’il essaie de le faire avec moi, ça me rendait un peu plus joyeuse. On avait donc une vraie chance de repartir sur de bonnes bases tous les deux. Je terminai de mâcher ce que j’avais en bouche avant de prendre la parole, tout simplement parce que j’étais incapable d’oublier les bonnes manières de ce genre.

- C’est noté.

S’il ne voulait pas parler de sa mère, alors nous ne parlerions pas de sa mère. C’était aussi simple que ça pour moi. Je n’avais aucune envie de parler de sujets qui fâchaient avec lui, alors si sa mère en faisait partie, je préférais autant oublier mes questions la concernant. Même si j’étais tentée de me murer à nouveau dans le silence pour éviter de l’ennuyer en parlant trop, je savais que je ne devais pas me refermer puisqu’il avait fait l’effort de m’expliquer pourquoi il n’avait pas aimé ma question. Et puis, apparemment le silence total avait l’air de l’inquiéter plus qu’autre chose, alors peut-être valait-il mieux parler. Ni trop, ni trop peu. C’était une simple question de dosage.

- Est-ce qu’il y a d’autres sujets que je dois éviter ?

Oui, parce que si je souhaitais faire un effort avec lui, il fallait bien que je m’informe. Si je ne savais même pas de quoi il ne voulait absolument pas parler, j’allais presque jouer à pile ou face à chaque fois que j’allais choisir un nouveau sujet de conversation. Alors je préférais directement savoir de quoi il ne valait mieux pas parler avec lui. Si ça ce n’était pas lui montrer que j’essayais d’être la plus agréable possible avec lui, je ne voyais vraiment pas quoi faire d’autre. En tout cas, il était bien le premier pour qui j’acceptais de faire ce genre d’efforts. Parce qu’habituellement, je n’étais pas du genre à bien vouloir fermer ma bouche pour faire plaisir à quelqu’un.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyJeu 27 Déc - 21:33

J’étais de mauvais poils, j’en avais bien conscience et du coup, Nina subissait un peu les frais. Enfin, les frais… C’était de ma faute, hein… Je ne le niais pas. C’était moi qui avait trop fait la fiesta la veille et du coup, j’en avais perdu la mémoire, même si j’avais encore des flashs, mais c’était tellement flou dans ma tête que du coup, je n’avais quand même rien de concret. Quand j’étais comme ça, et bien, il fallait éviter un maximum de me parler des sujets qui fâchaient. Cependant, je devais bien avouer que la rouquine ne connaissait pas ces sujets là donc du coup, je ne pouvais pas lui en vouloir d’avoir posé des questions ni de faire la tête parce que je l’avais envoyé sur les roses.

Certes, elle ne donnait pas l’impression de bouder, mais j’étais très loin d’être bête donc du coup, je savais qu’elle me le reprochait et reprocher quelque chose à quelqu’un c’était garder le silence. Enfin bon, d’une certaine façon, je m’excusais. Je préférais lui faire comprendre que je ne voulais pas parler de ma mère pour des choses qui ne concernaient que moi et je n’avais pas envie de les divulguer à tout le monde. Pour l’instant, je préférais que ça reste entre moi et moi, même si Nina avait pu entre-apercevoir ce que je pensais de la femme qui m’avait mise au monde. Je la qualifiais encore de mère, mais dans mon cœur, elle ne l’était plus. Au contraire, elle était juste une femme que je devais m’occuper. C’était plus un fardeau qu’autre chose, mais bon, il fallait que je fasse avec.

Une grande partie du repas s’était fait silencieusement jusqu’à ce que je la vois sourire pour une raison que j’ignorais. Ne pas savoir m’agaçait un peu. Du coup, je regardais un peu autour de moi pour savoir ce qui l’amusait, mais rien… Il n’y avait aucune raison qui pouvait l’amuser. Tout du moins, aucune que je comprenais et aussi, je ne pus m’empêcher de lui demander quelle était la source de son amusement, mais je n’obtins qu’une maigre réponse et un haussement d’épaules. On ne pouvait pas dire que c’était satisfaisant comme réponse, mais j’allais devoir m’en contenter. Bref, après quoi, le sujet de ma mère fut à nouveau évoqué, mais cette fois-ci, et je l’espérais, c’était pour le clôturer. A ma plus grande joie, elle accepta de ne plus en parler et ce fut un réelle soulagement.

« Et bien tant mieux, comme ça, on passe à autre chose. »


C’était la meilleure chose à faire en tout cas. Enfin, c’était mon point de vue. Il y avait des gens qui gardaient des trucs dans un coin de leur mémoire pour le ressortir dès que le moment se présentait. Or, moi, quand je décidais que c’était un sujet qui fâchait, ça fâchait pendant un très long moment. Ouais, j’avais mauvais caractère, je l’assumais et je le reconnaissais. Je n’étais pas débile au point de ne pas savoir quand j’avais tord. Parfois, ça me faisait mal à la bouche d’avouer que j’avais tord, surtout quand la personne en face de moi était une personne que je n’appréciais pas spécialement. Là, ça me faisait mal. Mais on m’avait aussi appris à me montrer plus intelligent donc, c’était ce que je faisais.

J’étais un peu surpris que Nina me demande quels sujets éviter à l’avenir, mais finalement, elle avait raison de demander. Comme ça, on pouvait être certain qu’on éviterait les sujets fâcheux et un autre moment comme celui-ci. Surtout si la rouquine et moi devenions… amis. Enfin, je ne savais pas si on allait en devenir car s’entendre bien avec quelqu’un ne voulait pas forcément dire qu’on était amis, mais bon, au moins éviter des moments de silence et de reproches comme celui-ci, c’était déjà pas mal, non ? Enfin moi je trouvais en tout cas. Je réfléchis rapidement sur quoi lui répondre, mais en fait, les premières idées qui m’étaient venues en tête à peine avait-elle prononcé ces mots, étaient les seules qui semblaient être les sujets qui fâchent.

« La famille en général. Et sur mes activités que toi-même tu connais, mais ça, il semblerait que tu as déjà pris de bonnes résolutions là-dessus. »

Elle me l’avait dit elle-même et je n’avais absolument aucune raison de ne pas la croire. C’était même tout le contraire car depuis qu’elle m’avait avoué cette décision, elle n’avait absolument rien dit. Bon, je n’oubliais pas qu’elle avait commencé à râler en me demandant ce que je fabriquais et je n’avais pas pu m’empêcher de lui dire que je jouais au Monopoly. Mais après ça, ça avait été THE révélation, si je pouvais dire ça de cette façon. Mais moi, ça m’arrangeait beaucoup, voir même plus. Aussi surpris que je pouvais l’être, mes maux de tête commençais à s’atténuer un peu. Il était temps ! J’allais peut-être pouvoir passer le reste de la journée normalement, si tout allait bien ou alors c’était une farce de mon cerveau qui se décidait à se foutre de ma gueule !
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyLun 18 Fév - 15:31

J’étais plutôt d’accord avec Adam sur l’idée de passer à autre chose. Et c’était d’ailleurs pour cela que j’avais préféré directement lui demander quels étaient les sujets que je devais éviter d’aborder avec lui. De cette manière, j’avais beaucoup plus de chances de ne pas le vexer ou l’énerver au fil d’une conversation. Avec le mal de tête qu’il avait actuellement, ennuyer Adam était bien la dernière chose que j’avais envie de faire. En plus, lorsque je promettais de faire un effort, j’avais l’habitude de respecter ça et de faire tout mon possible pour mettre un terme aux comportements qui agaçaient l’autre. Bon, rares étaient les personnes pour qui j’acceptais de faire ce genre d’efforts, mais apparemment Adam semblait avoir la chance d’en faire partie.

Pourtant, Dieu savait que j’avais un sale caractère, et que j’avais souvent l’habitude de dire que si les gens ne m’aimaient pas comme j’étais, et bien c’était tant pis pour eux. C’était là où Adam faisait exception, puisque j’étais manifestement prête à avouer mes torts face à lui et à me comporter autrement pour ses beaux yeux. Attention, il ne faudrait tout de même pas qu’il m’en demande trop, parce que je n’acceptais que les reproches justifiés. S’il venait à trop en demander ou à faire son difficile, là je ne comptais pas lui ‘obéir’ parce que j’étais tout sauf soumise. Au contraire, j’avais un sacré tempérament. Mais je savais aussi reconnaître mes erreurs face à des gens que je jugeais digne d’intérêt.

J’écoutai attentivement la liste de sujets à ne pas aborder avec lui, et secouai positivement la tête pour marquer mon accord. Si je voulais partager des moments sympathiques avec Adam, il me suffisait donc de ne pas aborder le sujet familial et celui de la drogue. Facile, non ? Ou du moins c’était tout à fait faisable. Et je comptais bien respecter ce qu’il m’avait demandé, puisque je n’avais aucune envie de continuer à me prendre la tête avec lui. C’était bien plus sympa lorsqu’on parvenait à discuter sans s’énerver mutuellement. Je continuai d’ailleurs mon repas en souriant, bien contente qu’on ait fini par trouver un terrain d’entente. Parce que se prendre le chou sans arrêt, ce n’était vraiment pas pour moi.

- Alors dis-moi, tous ces sujets évités, ça te dirait d’aller faire un tour avec une rouquine un peu plus supportable qu’avant après le repas ?

Je savais que j’avais des cours à suivre, mais je pensais tout de même avoir le temps de rester un peu aux côtés d’Adam avant de devoir retourner à l’Université. Après, ce n’était qu’une proposition. Je savais en effet que son mal de tête était encore présent, alors j’envisageais la possibilité qu’il refuse et qu’il préfère rentrer chez lui. Ce que je comprendrais tout à fait. Mais après tout, je m’étais dit que qui ne tentait rien n’avait rien, et j’avais préféré proposer. S’il acceptait, et bien c’était tant mieux pour moi, puisque l’air de rien j’appréciais vraiment passer du temps avec lui lorsqu’on ne se disputait pas pour un sujet ou pour un autre. Et puis, il y avait cette attirance que j’éprouvais envers lui.

Une grande partie était physique, et ça j’en étais consciente. En même temps, il n’aurait pas pu en être autrement après que nous ayons couché ensemble et passer un moment si fort. Je n’arriverais jamais à oublier tout cela, même avec des efforts surhumains. Alors, il était tout à fait normal que tout cela reste dans un coin de ma tête et m’attire irrémédiablement vers lui. Mais il n’y avait pas que ça, il y avait aussi tout autre chose à côté. J’appréciais la présence d’Adam, pour je ne savais trop quelle raison. Je me sentais tout simplement à l’aise avec lui, surtout depuis les quelques minutes de calme que nous venions de passer après avoir décidé de ne plus se chamailler pour rien.

En attendant sa décision, je continuai à manger mon repas, qui allait bientôt être terminé. Finalement, j’étais bien contente d’avoir pu manger quelque chose sur le temps de midi. Comme quoi, rencontrer Adam et me disputer avec lui pour ensuite lui promettre de me calmer avait eu du bon. En tout cas ce moment m’aurait au moins permis de partager un repas avec quelqu’un que j’appréciais, bien que je ne lui ai jamais dit tout cela. Je supposais d’ailleurs qu’Adam ignorait tout bonnement ce que je pensais de lui, tout comme moi je ne savais pas du tout ce qu’il pouvait bien penser de moi. Comment me voyait-il ? Et bien ça, c’était une très bonne question à laquelle je n’avais aucune réponse.
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Adam R. Suarez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyJeu 7 Mar - 11:10

Les sujets qui fâchent, bien souvent, c’était les sujets sur lesquels on me questionnait le plus et à chaque fois, ça me mettait hors de moi. C’était quoi cette manie de vouloir tout savoir sur ma vie ? Est-ce que moi je posais des questions ? Non ! Donc je ne voyais pas vraiment pourquoi est-ce que moi, je devais répondre aux questions qu’on me posait surtout que je détestais parler de ça. Je n’étais pas du genre à me vanter d’avoir une mère alcoolique qui avait cessé de s’occuper de moi quand j’étais un gamin alors que mon père venait de mourir et que depuis que j’étais en âge de travailler, elle m’appelait en frôlant la crise d’hystérie pour me dire que toutes ses bouteilles étaient vides. Avais-je donc honte ? Pas spécialement. Ce n’était pas vraiment ça que je ressentais, mais je n’aimais pas en parler, voilà tout.

Du coup, Nina avait bien fait de me demander clairement de quoi il fallait éviter qu’elle me parler et à part la famille et la drogue, je ne voyais pas trop quoi d’autre… Enfin, s’il y avait autre chose, elle le saurait bien assez vite. Généralement, ça se voyait à ma tête et je n’avais pas besoin de le dire. Sauf quand je me retrouvais face à des lents d’esprit. Là, il valait mieux le dire parce que sinon, ils continuaient sur leur lancée, l’air de rien, avec toute l’innocence du monde. Mais la rouquine était loin d’être débile, du coup, je savais qu’elle détecterait quand ça n’irait pas. Enfin bon, pour l’instant, je préférais me concentrer sur mon assiette que j’étais entrain de terminer. Ici, la restauration n’était pas un grand luxe, mais au moins, on y mangeait bien et on ne payait pas cher. Je ne demandais pas un plat de riche, en temps normal, juste de quoi satisfaire mon estomac.

De toute façon, les restos chics ou quoi, je n’avais pas vraiment les moyens de me les payer et en plus de ça, je ne faisais pas parti de ce monde-là, donc du coup, ça ne m’attirait pas le moindre du monde. Les petites brasseries comme celle où je me trouvais en ce moment même, c’était très bien. Je reposais mes couverts dans l’assiette une fois que j’eus terminé d’avaler ma dernière bouchée. Je repris mon verre pour en boire une gorgée et faire passer le tout. Mon mal de crâne commençait à s’atténuer petit à petit et ça faisait du bien. Il était temps aussi parce que ça commençait à bien faire. Quoi que je m’étais presque fait à l’idée que je l’aurais toute la journée. Mais si ça passait avant, et bien je n’allais pas cracher dessus. Au contraire, c’était tant mieux !

Je m’avachis légèrement sur mon siège, comme à mon habitude. Ce n’était pas très important de la façon dont je me tenais étant donné que tout le monde s’en moquait totalement. Ce n’était pas comme si on nous observait en plus. Du coup, je pouvais faire ce que je voulais. Personne pour juger, pour dire si c’était bien ou pas. Enfin bon, le pied quoi. De toute façon, quelque soit l’endroit où j’allais, on ne nous jugeait pas parce que je m’asseyais de façon un peu avachie. Au moins, ici, ce n’était pas comme à l’école où il fallait absolument bien se tenir sinon on se prenait une réflexion de la part des profs. Bref, ça n’avait rien d’étonnant le fait que j’ai quitté les cours. Trop de contrainte tuait la contrainte, comme je le disais si bien. J’arquais un sourcil quand Nina me proposa d’aller faire un tour avec elle. Je regardais mon téléphone pour regarder l’heure avant de reporter mon attention sur elle.

« T’as pas cours, toi, après ? »
demandais-je.

Je savais bien que oui, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle me proposait un truc comme ça. Enfin, en toute logique, j’étais censé à la ramener à l’Université après qu’elle ait fini de manger. Et si je me souvenais bien, elle n’avait qu’une brève pause donc… M’enfin, j’allais éviter de me poser trop de questions inutiles avant d’accentuer mon mal de crâne qui commençait à peine à passer. Donc, on allait éviter de faire en sorte que j’ai besoin d’une deuxième aspirine. Je reposais mon verre sur la table pendant qu’elle continuait de manger son assiette qui touchait également à sa fin.
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Nina M. Sanchez
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MessageSujet: Re: Are you kidding me? [PV Adam]   Are you kidding me? [PV Adam] EmptyMar 12 Mar - 15:37

Adam finit son assiette avant moi, mais cela n’avait rien d’étonnant étant donné que j’étais assez lente pour manger. Surtout quand je n’avais pas vraiment prévu d’aller déjeuner pendant la pause entre les cours. Enfin, finalement je ne regrettais vraiment pas d’avoir accepté son invitation, parce que je me sentais bien mieux depuis que j’avais mangé. Plus calme, plus sereine. Une idée commençait d’ailleurs à germer dans mon esprit. Celle de ne pas aller en cours pendant l’après-midi. J’avais pris l’habitude d’assister à tous mes cours depuis que j’avais aussi décidé d’arrêter la drogue, mais depuis quelques jours j’avais du mal à tenir mes bonnes résolutions.

La faute à qui ? Je ne rejetais pas tout sur Adam par plaisir, ce que je pensais c’était juste qu’il était la raison pour laquelle je ne voulais pas suivre ces cours l’après-midi. A chaque fois que j’étais en sa présence j’avais tellement de mal à le quitter que je remettais toujours le reste de mes occupations à plus tard. L’autre souci, c’était que depuis la dernière fois, dès que je le voyais j’avais cette envie de drogue qui recommençait à me tarauder alors que j’avais presque réussi à m’en débarrasser avant ma rechute en sa compagnie. Je m’étais maudite plusieurs fois pour avoir craqué ce jour-là. Mais d’un côté… Si je n’avais pas craqué, je n’aurais pas sauté sur Adam et rien ne se serait passé entre nous.

Est-ce que ce que nous avions fait sur ce canapé méritait le risque d’une rechute ? Oui, mille fois oui. C’était évidemment le point de vue d’une jeune femme qui était accro à son dealer, mais j’étais bien trop dans les nuages pour parvenir à me raisonner sur ce sujet. Je savais qu’un jour il faudrait que je me détache définitivement de cette satanée drogue, mais je refusais de devoir aussi m’éloigner de lui. Alors si être proche d’Adam était le synonyme d’une rechute certaine, tant pis. La véritable drogue, pour moi c’était lui. Je terminai doucement mon plat lorsqu’il me fit remarquer que normalement j’avais des cours l’après-midi. Zut, il avait bonne mémoire même quand il avait mal au crâne.

- En fait, je n’ai plus tellement envie d’y aller. C’est pour ça que d’habitude je ne sors pas à midi, j’ai tendance à vite me laisser tenter par le soleil et à ne pas revenir en cours.

Je mentais… un peu. En somme, ce n’était pas faux, mais disons que c’était la vérité un peu améliorée. Histoire qu’il ne se rende pas compte que j’étais prête à manquer les cours les plus importants juste pour pouvoir rester avec lui. Et puis, tant que j’arrêtais de lui prendre la tête avec la drogue, je pouvais être plus ou moins confiante sur le fait qu’il ne détesterait pas se balader un peu avec moi. Après tout, nous nous entendions bien avant que je ne commence à lui faire la morale. Aujourd’hui je ne risquais pas de l’énerver avec ça, bien au contraire. D’abord il y avait la promesse que je lui avais faite, mais aussi le manque que je commençais à ressentir depuis la dernière fois.

Je n’avais pas repris de drogue depuis ma rechute au squat, et revoir Adam avait déclenché ce manque en moi. Je savais qu’il ne fallait pas que je cède, mais depuis quelques minutes cette pensée m’obsédait. Il fallait que lui demande s’il en avait sur lui, au cas-où l’envie deviendrait trop violente dans les jours qui suivraient. Autant lui en demander maintenant, tant que je n’étais pas en panique totale parce que je n’avais plus rien à prendre. Je me penchai donc légèrement sur la table pour lui faire connaître cette seconde raison pour laquelle je lui avais proposé une petite promenade après ce repas. J’espérais qu’il comprenne directement de quoi je parlais.

- En plus j’ai quelque chose à te demander… En privé.

Il allait certainement bien rire en se rendant compte que j’avais totalement changé de camp en quelques jours. Mais en ce moment je m’en fichais complètement. Tout ce que je voulais, c’était passer du temps avec lui et avoir ma dose en cas de manque. Et aujourd’hui, j’allais peut-être avoir les deux, alors je ne me souciais absolument pas du reste.
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