Le réveil avait été dur. Très dur… Surtout parce que je devais aller travailler le matin et que j’avais préféré passé ma nuit à vendre de la drogue et à aller m’amuser. Cette fois-ci, je n’avais pas été en boite, j’avais préféré aller dans un bar pour pouvoir boire à ma guise, et j’y avais trouvé une pure ambiance. En plus de ça s’ajoutait le paquet d’argent que je m’étais fait et que j’avais ramené à l’appart. Autant dire que c’était franchement pas mal.
Enfin bref, tout ça pour dire que j’avais passé ma matinée à travailler et à essayer de me maintenir éveillé. Franchement, même si vendre de la drogue ça rapportait plus que mon salaire en un seul mois, je ne songeais pas du tout à démissionner ni quoi que ce soit. J’adorais mon boulot et en plus de ça, on ne me demandait jamais des comptes. Si j’étais en retard, bah on me passait un savon et puis voilà. Je connaissais certains patrons qui tenaient absolument à savoir ce que vous avez fait la veille au soir. Personnellement, ça ne m’intéressait pas de raconter ma vie aux autres. Qu’est-ce que ça pouvait leur faire ce que je faisais en dehors du boulot ? Rien du tout ! C’était juste des prétextes pour virer la dite personne.
Je ne m’en sortis pas trop mal durant toute la matinée. Par moment, j’avais un collègue qui me faisait des remarques si j’avais oublié quelque chose, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je dormais à moitié debout alors… Enfin bon ! L’après-midi avait commencé depuis peu de temps quand je mis les pieds à l’extérieur du garage à voiture. Comme d’habitude maintenant, il faisait super beau et aucun d’entre nous n’avait besoin d’une veste pour être dehors. C’était le pied !
Je n’avais aucun projet précis pour la journée, mis à part qu’en fin d’après-midi, j’avais un arrivage de pilules qui apparemment avait un effet explosif. Se sera la première fois que je les vendrais et je comptais bien en avoir des nouvelles pour savoir si je les recommanderais plus tard. Franchement, par moment, je me disais que j’étais un dealer et un fournisseur assez professionnel parce que la drogue qu’on me refilait et qui était nulle et bien je la laissais tomber. Ca ne servait à rien de s’en encombrer si personne ne les consommait.
Je marchais, tranquillement, sans aucun but avec ma clope au bec. Je ne savais pas trop quoi faire alors j’avançais sur la grande rue piétonne. Toutes les boutiques étaient ouvertes et surement remplies de touristes. Quasiment tout le monde venait ici faire le plein de vêtements avant de s’envoler en direction de leur domicile. Moi, je m’arrêtais nulle part, fumant tranquillement ma clope.
Je pensais ne rencontrer personne, mais un visage familier s’offrit à moi. Assis sur un banc avec une tête de bien heureux, Enzo souriait comme s’il venait de croiser la Vierge Marie et qu’elle lui avait proposé de la dépuceler sur le champ. Je m’approchais de lui et une fois à sa hauteur, je me laissais tomber sur le banc et lançais :
« Alors, t’as trouvé la meuf de ta vie ? Tu souris d’extase. Avoue, t’as trompé Tiago ! »